Ligue 1 : Marseille-Lyon, duel au sommet du volcan
Entre enjeu sportif et rivalité historique, l'"Olympico" entre Marseille et Lyon, dimanche (20h45), promet un nouvel épisode homérique, dans un stade Vélodrome plein à craquer.
L'OM est deuxième, idéalement placé pour une qualification en Ligue des champions qui serait une immense satisfaction sportive comme économique. L'OL, treize points derrière, a déjà dit adieu à la C1, mais garde l'espoir d'une qualification pour une Coupe d'Europe plus modeste, qui sauverait sa saison décevante. Mais les Lyonnais, sous pression à quatre rencontres de la fin, ont tout pour empoisonner la vie de leur rival olympique, également engagé dans une dernière ligne droite de feu. "Je les ai vus jouer la semaine dernière (victoire 5-2 contre Montpellier) et ils ne m'ont pas paru en vacances", a souri samedi Dimitri Payet, le capitaine marseillais, régulièrement envoyé au front médiatique quand arrive ce choc.
"Il leur reste une chance de jouer l'Europe, même si elle est minime. Pour ça, ils doivent faire un sans-faute et ça passe par ici. Ca reste un match particulier, contre un grand rival", a ajouté le N.10 de l'OM. Touché par une bouteille d'eau lancée par un supporter lyonnais, Payet avait été au coeur du match aller fin novembre, interrompu après trois minutes avant d'être finalement rejoué à huis clos deux mois plus tard. L'OL s'était imposé dans les dernières minutes (2-1), mais le point de retrait décidé par la commission de discipline pour sanctionner les débordements de ses supporters lui sont restés dans la gorge.
Marseille, aussi, risque de se voir retirer un point en cas d'incidents en tribunes. Les dirigeants ont ainsi appelé les spectateurs au calme et à "la responsabilité". "On sait qu'il y a ce risque et les points sont importants en cette fin de saison. Nos supporters ont été parfaits jusque-là, ça va continuer", a promis Payet. De toutes façons, le Vélodrome n'a pas besoin de débordements pour installer une ambiance brûlante. Dimanche, plus de 65.000 spectateurs sont attendus. Les South Winners, le principal groupe de supporters de l'OM, vont fêter leurs 35 ans, et une victoire marseillaise serait un superbe cadeau puisqu'elle rapprocherait encore un peu plus le club de la C1.
En face, les empêcheurs de célébrer en rond s'appellent Moussa Dembélé, buteur au match aller, Lucas Paqueta, Houssem Aouar et, peut-être, Anthony Lopes, absent depuis trois semaines et espéré dans les buts. "Il reste encore quatre matches, on y croit, tout est encore possible. On sait que ça sera difficile mais Marseille a joué jeudi (défaite 3-2 contre le Feyenoord à Rotterdam, en demi-finale aller de Ligue Europa Conférence) et peut-être que c'est un petit avantage pour nous", a estimé l'entraîneur lyonnais Peter Bosz. "C'est une grosse rivalité depuis des années. Ce sont des matches excitants à jouer, avec beaucoup d'intensité, d'agressivité, des matches à enjeu souvent", a de son côté déclaré Lopes avec gourmandise.
Jorge Sampaoli, lui, n'est pas dupe des treize points d'écart entre son équipe et l'autre Olympique. "En début de saison, tout le monde pensait que l'effectif de l'OL était très proche de celui du PSG. Au milieu et en attaque, c'est une équipe d'excellence", a assuré le technicien argentin. "C'est un groupe qui n'a pas trouvé de régularité dans ce que voulait l'entraîneur. Mais c'est une équipe construite pour la Ligue des champions et qui n'est pas à sa place", a-t-il ajouté. En cas de victoire, l'OM serait en revanche solidement accroché à la sienne, la deuxième. Et elle vaut très cher.