Ruben Dias n’a disputé que 45 minutes contre Leyton Orient samedi dernier lors du 4^e tour de la Coupe d’Angleterre (2-1) mais cela pourrait faire la différence. Pilier du secteur défensif de Manchester City, le Portugais ne pouvait décemment pas se permettre de reprendre la compétition directement face au Real Madrid, ce qui serait revenu à attaquer la face Nord de l’Everest sans préparation et en chaussures de ville.

Non, il avait besoin de temps de jeu pour reprendre ses repères et tester sa hanche qui l’avait contraint à manquer les deux derniers matchs de Premier League des Cityzens. Une énième blessure après celle subie en novembre dernier au mollet et une autre qui l’avait écarté de mi-décembre à mi-janvier. "C'est frustrant, surtout après ma première blessure, quand je suis revenu et qu'il y a eu une 'séquence de la mort'. Tout le monde était blessé, je devais donc jouer tous les matches, tous les trois jours, puis lors de la dernière, alors que j'avais une semaine entre les matches qui m'aurait permis de souffler un peu, je me suis blessé contre United. C'est frustrant de ne pas pouvoir jouer, surtout dans une période comme celle-ci où vous voulez être là, montrer votre visage et aider votre famille sur le terrain. C'est aussi un moment où il faut être sage", a indiqué l’international lusitanien de 27 ans, qui a payé le prix de son sens du sacrifice avec une réussite très relative puisque son club s’est enfoncé dans une spirale négative depuis novembre justement.

Mbappé mais pas que

Le corps endolori et bien abîmé, Ruben Dias revient néanmoins à un moment crucial avec cette double confrontation contre le Real Madrid. "C'est un moment de la saison où le train est en marche et vous devez le prendre pendant qu'il est en marche, donc vous devez prendre des décisions judicieuses avec le staff", suggère-t-il comme pour rappeler que le timing n’a rien d’idéal mais que la nécessité lui impose de se mettre au niveau immédiatement.

Il faut dire que le Portugais aura du pain sur la planche à l’Etihad Stadium avec dans sa zone un certain Kylian Mbappé. Contre Ipswich, il avait souffert de la puissance de Liam Delap et la tâche sera autrement plus délicate avec la vivacité et le jeu fuyant du Français. "Nous avons déjà joué contre lui à de nombreuses reprises et, même à ce moment-là, il n'était pas le seul à représenter une menace. C'était aussi Neymar à un moment donné, puis [Lionel] Messi. Nous avons donc eu des rencontres avec des équipes qui ont cette flexibilité en ce qui concerne les joueurs qui peuvent faire la différence. Nous savons qu'ils ont la capacité spéciale d'être plus flexibles que la plupart des autres équipes, c'est pourquoi nous devons être très bons et plus solides en défense. Plus nous serons solides, plus nous serons à l'aise dans le jeu", a expliqué le défenseur né à Amadora qui refuse de cantonner la menace au seul Bondynois, rappelant qu’en compagnie de ce dernier évolue notamment Vinicius Jr, Rodrygo, Jude Bellingham et tant d’autres.

S’inspirer du passé et se surpasser

Au-delà de son cas personnel, Ruben Dias estime que c’est toute l’équipe de Manchester City qui devra se mettre à niveau pour endiguer la menace merengue comme elle a su le faire dans le passé. Un passé dont il veut se servir comme source d’inspiration. "Lorsque nous avons remporté le triplé, l'année précédente a été très importante pour nous, car nous avons ressenti le même sentiment à Bernabeu [lors de la demi-finale perdue en 2021-22]. De plus en plus, nous comprenons à quel point nous devons être bons pour gagner. On peut penser que notre 4-0 était facile, mais c'était un mélange de beaucoup de choses où nous devions être à la hauteur. C'est ce que nous devons faire, comme nous l'avons fait l'année dernière. C'est frustrant parce que nous avons fini par dominer le match mais, malgré cela, nous n'avons pas été capables de marquer le but qui aurait fait la différence. Nous savons à qui nous avons affaire, nous savons que c'est une équipe qui joue différemment de nous et qui ne va pas nous faciliter la tâche. Nous devons tous faire ce que nous faisons mieux que jamais, nous battre plus que jamais, car c'est ainsi que l'on gagne", estime-t-il.

Un sacré défi pour un club qui se débat avec ses certitudes dans un exercice qui a dérapé au-delà de l’imaginable. Pour autant, le défenseur portugais veut croire que même dans la période la plus sombre de l’histoire mancunienne récente, une embellie peut avoir lieu. "Depuis que je suis ici, cette saison a été la plus difficile jusqu'à présent mais je crois fermement que même dans le scénario le plus difficile, vous pouvez réaliser quelque chose de magnifique à la fin (…) Il est évident que nous connaissons la difficulté de notre adversaire et la difficulté de notre chemin pour y parvenir mais il s'agit de croire en nous et nous avons beaucoup de talent. Il nous suffit de l'utiliser de la bonne manière. Avec la bonne croyance, nous sommes capables de faire n'importe quoi", a-t-il encore dit comme une invocation.

Tout l’enjeu pour Manchester City et Ruben Dias sera donc de se mettre à niveau en oubliant tous les tracas des derniers mois pour s’éviter de nouveaux maux que le Real Madrid ne se gênera pas de lui infliger.