L’AC Milan doit encore se demander ce matin comment il n’a pas pu remporter la manche retour de son barrage de Ligue des champions contre Feyenoord (1-1). Les Lombards ont pourtant dominé les débats, marqué dès la première minute par sa nouvelle recrue offensive Santiago Giménez, débauchée en janvier à...Feyenoord, mais ils n’ont pas su accentuer leur avantage. Or, quand vous n’achevez pas votre adversaire, vous vous exposez et vous risquez de le payer. Le groupe de Sérgio Conceição le sait parfaitement, ce qui ne l’a pas empêché de se faire piéger sur le seul tir cadré des Néerlandais, signé Julian Carranza (73^e).

"La déception est grande, nous sommes très en colère car nous savions que nous étions plus forts. Nous avions préparé ce match pour le gagner, nous avons commis des erreurs sur le deuxième but et plusieurs autres occasions. Nous sommes en colère et déçus (…) Aujourd'hui comme lors d'un autre match décisif comme contre le Dinamo Zagreb nous avons joué longtemps sans joueur car là aussi un de nos joueurs avait été expulsé", ronchonnait en conférence de presse le technicien portugais, très touché par la tournure prise par la soirée à San Siro. Un sentiment partagé par le conseiller sportif milanais Zlatan Ibrahimovic. "Nous sommes déçus, en colère. Dans le match de ce soir, nous avons manqué de maturité : nous gagnions 1-0, nous avons continué à jouer, puis l'expulsion de Theo, qui a été très sévère, a changé le match (…) Aurions-nous pu faire plus en 180 minutes ? Oui, beaucoup plus, mais ensuite, les matches doivent être vécus et joués, et c'est ainsi que ceux-ci se sont déroulés", regrettait pour sa part le Suédois, aussi face aux médias.

Personne ne blâme Théo Hernandez

Au-delà de la douleur liée à cette élimination précoce, une première pour le club milanais avant la phase à élimination directe depuis la saison 2021-2022, les deux hommes s’accordaient sur un élément : l’expulsion de Théo Hernandez en début de seconde période pour un second carton jaune a constitué un point de bascule.

Averti juste avant la pause, l’international français l’a de nouveau été au retour des vestiaires après une simulation malvenue. "Je ne pense pas qu'il soit correct de dire que c'est un simulateur ou qu'il est un acteur : il joue son jeu et essaie de faire de son mieux, ces choses-là arrivent (…) L'arbitre a été dur sur le deuxième jaune : dans un match comme celui-là, on donne un avertissement en vue de la situation suivante. Au lieu de cela, il a été dur et le match a changé. Nous ne sommes pas en colère contre Theo, mais contre nous-mêmes : nous nous sommes "tués". Nous prenons nos responsabilités et ne cherchons pas d'alibis : nous devons examiner notre conscience pour nous améliorer immédiatement", a refusé de l’accabler Zlatan Ibrahimovic, plus remonté contre la performance d’ensemble de l’équipe italienne.

De son côté, Sérgio Conceição n’en voulait pas non plus à son latéral tricolore, endossant la responsabilité de l’échec. "Ce n'est pas une situation nouvelle pour moi, je l'ai vécue plusieurs fois avec Porto. Je fais des erreurs, mes joueurs aussi, mais c'est mon visage qui est en cause dans la défaite de Milan, pas celui de Theo (…) Je le connais depuis un moment et je sais qu'il peut faire plus, mais son entraîneur peut aussi faire plus", assumait le Portugais.

Cap sur la Serie A

Là encore sur la même longueur d’onde, l’entraîneur et le dirigeant souhaitaient ne pas trop s’appesantir sur cette soirée ratée, fixant un nouveau cap. "Maintenant, nous devons seulement penser au championnat (…) Ensuite, il y a la Coupe d'Italie", se projetait l’ancien entraîneur du FC Nantes, repris en écho par l’ancien joueur du Paris Saint-Germain. "Maintenant, il sera important de penser en groupe, de métaboliser la défaite et de penser immédiatement au championnat, où d'importants défis nous attendent." Car la saison est encore loin d’être finie et l’AC Milan, seulement 7^e en Serie A, se doit de remonter au classement ce en quoi Zlatan Ibrahimovic croit fermement. "Mon objectif est de revoir un Milan dominant : quand je suis revenu il y a 4/5 ans, ce n'était pas un grand Milan, puis il a grandi et a recommencé à gagner. Je crois que l'équipe d'aujourd'hui a plus de chances de gagner que le Milan du Scudetto : elle est plus forte et peut encore beaucoup grandir", affirmait le Suédois. L’opération rédemption commence dès samedi sur la pelouse du Torino.