De Bruges – La Panne à Liège-Bastogne-Liège, le carnet de notes des classiques
Avec Liège-Bastogne-Liège disputé dimanche s'est terminée la saison des classiques, riche en grandes performances.
La folie des pavés puis l'intensité des monts belges et néerlandais. L'opus 2024 des classiques est terminé, c'est l'heure du conseil de classe et de la distribution des appréciations. Après un mois et neuf courses de prestige, retour sur ce qui restera une saison marquante, en cinq points.
Le meilleur élève : Mathieu Van der Poel
Il a beau avoir légèrement marqué le pas sur les ardennaises (Amstel Gold Race et Liège-Bastogne-Liège, difficile de ne pas faire du champion du monde l'homme de ce début de printemps. Déjà sur des bases monstrueuses en cyclo-cross durant l'hiver, "MVDP" a confirmé sa forme exceptionnelle, presque irrationnelle tant il a parfois semblé dans une autre dimension. Son Tour des Flandres, avec son l'accélération dans le Koppenberg détrempé où lui pédalait quand les autres devaient monter à pied, puis son vélo porté en triomphe sur la ligne d'arrivée restera comme un des moments forts de la saison.
Six courses, trois victoires (E3 Saxo Classic, Tour des Flandres et Paris-Roubaix), cinq podiums… Il n'y a simplement rien à faire face à ce Van der Poel là. D'autant que son équipe Alpecin-Deceuninck a prouvé qu'elle faisait désormais bien partie des grandes sur ce type de terrains avec Jasper Philipsen vainqueur de Bruges – La Panne, puis deuxième à Roubaix, ou le lieutenant Gianni Vermeersch.
La bonne surprise : Stephen Williams
Si le nom du Gallois vous est inconnu, rassurez-vous, vous n'êtes pas complètement à côté de la plaque. Ancien grand espoir du cyclisme britannique, le coureur de 27 ans avait vu son explosion être retardée puis mise en péril par de sérieux problèmes au genou. Cela valait le coup d'attendre pour le membre d'Israel – Premier Tech, vainqueur de la Flèche Wallonne à la surprise générale. Bien lancé en début de saison par son succès sur le Tour Down Under, Williams a confirmé ses qualités de puncheur sur le Mur de Huy, devenant le premier Britannique à le dompter dans l'histoire.
La confirmation : Maxim van Gils
Déjà intéressant l'an passé par sa première véritable saison pleine de classique, le Belge a fait mieux que confirmer les promesses. 20e pour l'Amstel Gold Race en guise de mise en route, le coureur Lotto Dstny est passé proche de la victoire sur la Flèche Wallonne (3e), avant d'échouer au pied du podium de Liège-Bastogne-Liège, battu au sprint dans le groupe des costauds par le seul Mathieu Van der Poel. Van Gils, installé en partie dans l'Isère, s'impose comme l'un des plus sérieux grimpeurs – puncheurs du peloton. Pour le cyclisme belge, c'est un nouveau chouchou à aduler avec les Remco Evenepoel, Wout van Aert et Arnaud De Lie.
Le grand absent : le suspense
1'02" sur le Tour des Flandres, 1'31" sur l'E3 Saxo Classic, 1'39" sur Liège-Bastogne-Liège et même 3'00" sur Paris-Roubaix. Les classiques 2024 n'auront pas échappé à la nouvelle tendance des cadors du peloton : partir vite, partir seul, mais surtout partir de loin. A ce petit jeu, Mathieu Van der Poel et Tadej Pogacar impressionnent par leur capacité à faire de la course un numéro de soliste. La contrepartie de ces tours de force est de mettre fin très (trop ?) vite aux espoirs de retournement de situation. A donner naissance et libre court à une génération de prodiges, le cyclisme est en train de tuer les frissons de l'incertitude.
Le meilleur Français : Kévin Vauquelin
Si les Bleus n'ont pas levé les bras durant ce mois de grand rendez-vous, ils ont donné de multiples motifs de satisfaction. Valentin Madouas (cinq Tops 20 d'A travers la Flandre jusqu'à Liège-Bastogne-Liège) et Benoît Cosnefroy (Tops 20 sur les trois grandes ardennaises) se sont montrés très réguliers. Romain Bardet a été le meilleur des "humains" derrière Tadej Pogacar dimanche dernier à Liège.
Surtout, de nouveaux talents pointent un peu plus encore leur nez, Kévin Vauquelin en tête. Le coureur d'Arkéa – B&B Hotels, 22 ans seulement, a été impressionnant de facilité et de maturité dans la gestion de course sur la Flèche Wallonne, qui a vu neuf Français finir dans les 18 premiers. Il s'en est fallu du jour de gloire de Stephen Williams pour priver Vauquelin d'un premier très grand jour dans sa carrière. Autre nouveau visage du cyclisme tricolore, Paul Lapeira (Decathlon AG2R La Mondiale) a, comme Vauquelin, confirmé son très bon début de saison en terminant dans le groupe de tête de l'Amstel Gold Race (5e), puis dans celui des favoris battus à Liège (11e).