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Porsche sur sa lancée, Ferrari pour le doublé ? Les favoris des 24 Heures du Mans
La mythique course d'endurance sarthoise s'annonce particulièrement ouverte, avec plusieurs constructeurs à même de s'imposer.
L'ère un peu monotone des Toyota sans concurrence au Mans est bel et bien révolue. La révolution de l'endurance dans la catégorie Hypercar, amorcée l'an passé, se confirme dans les grandes largeurs. Les 24 Heures de ce week-end sont remplies d'indécision, avec un plateau aussi riche que dense. Des quatre séances d'essais libres jusqu'à l'hyperpole de jeudi en passant par les qualifications mercredi, pas moins de quatre constructeurs ont déjà occupés la tête des chronos. La promesse d'une course féroce, dont il est difficile de lire à l'avance une hiérarchie.
Vainqueur retentissant en 2023, Ferrari s'avance comme l'équipe à battre, mais pas forcément le favori. Le constructeur au cheval cabré n'est monté sur la plus haute marche du podium qu'au Mans depuis son retour en endurance en 2023. Avec un seul podium cette saison en WEC, le championnat du monde de la discipline, le tenant du titre aborde la course comme outsider. La 499P n'a probablement pas d'équivalent en termes de vitesse pure, mais Ferrari a déjà raté le coche plus tôt dans la saison à Imola, après s'être fourvoyé stratégiquement. En deuxième ligne sur la grille samedi, la numéro 51 (Calado – Giovinazzo – Pier Guidi) devant la 50 (Fuoco – Molina – Nielsen), les bolides rouges seront en embuscade.
Porsche attendu
Devant, le principal prétendant à la victoire finale se nomme Porsche. Le constructeur allemand s'élancera en pole position, après le tour dément du Français Kévin Estre, à l'attaque absolue et à la limite permanente lors de l'hyperpole. La 963 n°6 du Team Penske (Estre – Lotterer – L.Vanthoor) ne pourra pas tenir 24 heures durant à ce rythme. Mais son bond en performance en 2024 lui offre la faveur des pronostics.
Porsche a signé un début de saison quasi parfait, loin de son exercice précédent sans grand relief, avec aucune victoire à se mettre sous la dent, et une neuvième place quelconque dans la Sarthe. "Comment Porsche ne peut-il pas être favori ? Ils ont réalisé un triplé au Qatar, un doublé à Spa, ils font deux et trois à Imola. S'ils ne sont pas favoris, alors qui l'est ?" a préféré s'en amuser Sebastian Buemi, pilote Toyota quadruple vainqueur au Mans, samedi dernier. La firme d'Outre-Rhin a aussi pour elle l'avantage du nombre avec six monoplaces sur les 23 Hypercar au départ.
Cette belle dynamique et la supériorité numérique de Porsche n'est pas pour autant une assurance tous risques. Seuls deux de ses six protos se sont hissés en hyperpole, la dernière phase des qualifications avec les huit meilleurs temps de la première partie de séance.
Cadillac et Toyota à l'affût, BMW en inconnue
Celle-ci avait vu douze voitures terminer dans la même seconde, une preuve supplémentaire du suspense qui devrait régner autour du circuit Bugatti. Cadillac peut ainsi nourrir de solides espoirs après un bon début de semaine et un podium lors de la dernière édition. La numéro 2 et la numéro 3 avaient signé les deuxièmes et troisièmes meilleurs chronos, même si la n°2 (Bamber – Lynn – Palou) ne partira que septième, la faute à une pénalité suite à un incident à Spa. Le constructeur américain compte notamment sur le Français Sébastien Bourdais au volant de la n°3 (avec Scott Dixon et Renger van der Zande), lui qui tourne après un succès sur ses terres depuis près de 20 ans.
La victoire, Toyota sait y faire au Mans avec une hégémonie entre 2018 et 2022, et huit années consécutives sur le podium. La forme japonaise voit sa domination contrariée ces derniers mois avec une seule victoire lors des trois premiers rendez-vous de la saison de WEC à Imola. Et si elle a dominé trois des quatre séances d'essais, elle s'est complètement loupée en qualifications avec une sortie de piste pour la numéro 7 (Kobayashi – Lopez – de Vries) annulant tous ses temps, et une très modeste 11e place pour la numéro 8 (Buemi – Hartley – Hirakawa). L'heure est à la revanche pour Toyota, qui a pour elle sa maîtrise de l'épreuve et une habituelle fiabilité.
BMW pourrait aussi jouer les trouble-fêtes après le meilleur temps surprise en première partie de qualifications de la n°15 du trio D. Vanthoor - Marciello – Wittmann, qui s'élancera finalement 6e. Le constructeur allemand devra faire mieux que depuis le début de la saison, où il est apparu jusque-là hors du coup, avec au mieux une 6e place à Imola.
La grosse cote pour Alpine ?
Derrière ce peloton déjà compact, les écuries françaises vont tenter de pointer leur aileron. Alpine semble en meilleure posture avec une cinquième place prometteuse sur la grille de départ pour la n°35 (Chatin – Habsburg – Milesi). La principale interrogation reste dans la durée, alors que la nouvelle A424 va être éprouvée pour la première fois sur une course de 24 heures. A défaut d'une grosse vitesse de pointe, les Alpine n'ont pour le moment connu aucun souci technique en course.
Peugeot part de bien plus loin. La firme au lion est revenue sur son orientation technique ambitieuse sans aileron et aux quatre pneumatiques identiques pour se rapprocher de la concurrence. La deuxième version de la X8 se lance toutefois sans filet, deux mois à peine après son lancement. Ses 15e et 20e positions au départ laissent entrevoir des espoirs très mesurés. Mais au Mans plus qu'ailleurs, la logique se plie aux nombreux obstacles potentiels sur les 13 kilomètres du circuit et 24 heures de course, entre incidents en tous genres et imprévus (météo, trafic…).
La catégorie LMGT3 a vu Inception Racing, qui ne participe pas au reste de la saison d'endurance, survoler l'hyperpole avec sa McLaren 720S GT3, devant Manthey Pure Rxcing, impressionnante en WEC avec trois podiums lors des trois premières courses.