Ce qu'il faut retenir de la première moitié de la saison de F1
Retour sur les douze premiers Grands Prix de la saison, avant la course en Hongrie dimanche.
Le Hungaroring à côté de Budapest sera le théâtre ce week-end du début de la deuxième partie du championnat du monde 2024. Avant la chaleur hongroise, coup d'œil dans le rétroviseur sur une première partie d'exercice plus surprenante que la copie conforme de 2023 crainte au départ de cette saison. Si certaines tendances persistent, notamment au sommet de la hiérarchie, d'autres surprises ont pimenté les derniers Grands Prix.
Max Verstappen domine toujours mais…
On pouvait craindre que le scénario se répète, que la procession de Max Verstappen loin devant tous les autres comme l'an passé n'ait encore lieu. Les cinq premières courses ponctuées par quatre succès du triple champion du monde en titre (et un abandon pour problème mécanique) laissaient craindre une nouvelle domination sans partage du Néerlandais. Car le pilote Red Bull n'a pas relevé le pied de l'accélérateur, commettant toujours aussi peu d'erreurs, et se montrant d'une régularité sans faille.
Verstappen est monté sur le podium de 75% des Grands Prix cette saison et a remporté sept des 12 courses disputées. C'est même un parfait 3/3 sur le format sprint, où la vitesse de la Red Bull sur de courtes sessions la rend difficilement battable. "Super Max" file vers un quadruplé de titres pilotes, avec 84 points d'avance, soit un matelas de plus de trois victoires d'avance. Même solidement aux commandes, Max Verstappen ne vit pourtant pas un long fleuve si tranquille.
La concurrence a grignoté son retard
Si le premier quart de la saison a eu des airs de cavalier seul "oranje", les courses en Amérique du Nord puis en Europe ont relancé l'intérêt et le suspense de cette saison 2024. Six pilotes différents ont déjà remporté un Grand Prix, le double de la cuvée 2023 ! Depuis le mois de mai, Lando Norris (McLaren) et Charles Leclerc (Ferrari) sont allé chercher un succès. Puis Mercedes a signé un regain spectaculaire de performances avec les victoires lors des deux derniers rendez-vous de George Russell en Autriche et de Lewis Hamilton sur ses terres britanniques.
Si Ferrari marque le pas depuis le début de l'été, les Flèches d'Argent de Mercedes et les bolides papayes McLaren sont devenus de sérieux concurrents pour les victoires et les pole positions. Le point d'orgue restera sans doute la lutte musclée à l'excès entre Norris et Verstappen en Autriche, qui a vu le Néerlandais sortir les deux voitures de la piste en fin de Grand Prix en voulant s'accrocher à sa première place. Sans son début de saison timide, le Britannique ferait un vrai concurrent à Verstappen : 178 points pour le tenant du titre depuis le 5e GP en Chine, contre 134 pour Lando Norris.
Sergio Pérez nulle part, Red Bull n'est plus seul au monde
Max Verstappen est peut-être toujours au sommet, mais Red Bull bat de l'aile comme rarement ces dernières années. La saison avait débuté dans l'agitation en coulisses autour d'accusation de harcèlement sexuel contre le directeur de l'écurie Christian Horner, finalement innocenté en interne. Elle s'est poursuivie dans la tension autour du cas du deuxième pilote, Sergio Pérez. Le Mexicain, cantonné au rôle de lieutenant, n'arrive même plus à la hauteur de son statut et de la monoplace dont il dispose.
Pérez est en chute libre totale, avec comme meilleur résultat une 7e place lors des six dernières courses, malgré une prolongation de contrat offerte (mais sous conditions). Sur cette même période, Red Bull a comptabilisé moins de points que McLaren et Mercedes, devançant de peu Ferrari. Et l'hégémonie de l'écurie autrichienne au classement constructeurs n'est plus aussi certaine à ce rythme.
Alpine, le trou noir puis le sursaut
Dernières lignes, tensions internes, collisions entre coéquipiers… Alpine pouvait difficilement connaître un début de saison plus chaotique. L'écurie française s'est retrouvée plongée au fin fond de la hiérarchie, la faute à une monoplace loin du compte pour débuter la saison. Les nombreux changements dans l'organigramme la saison passée ont fait prendre du retard à l'A524, mal née et capot après cinq courses à se battre pour ne serait-ce que se hisser en deuxième partie de séance de qualification. Et la relation déjà tiède entre Pierre Gasly et Esteban Ocon a tourné à l'orage à Monaco, où Ocon a heurté son coéquipier sur une tentative loupée de dépassement.
Depuis, la firme française a, un peu, relevé le niveau. Des évolutions techniques ont rendu la voiture plus compétitive avec huit points décrochés en quatre courses avant le dernier Grand Prix disputé en Grande-Bretagne. Et la hiérarchie entre les deux pilotes français a été clairement instaurée, avec Gasly devant Ocon, prié de se trouver un nouveau baquet pour la saison prochaine. Actuelle huitième au classement constructeurs, il lui faudra faire fort pour remonter la pente, alors que Haas ou Racing Bulls comptent plus du triple de points (31 pour Racing Bulls, 27 pour Haas, 9 pour Alpine).
Le plateau 2025 en bonne partie connu
Annoncée comme une de plus folles de l'histoire de la discipline, la fenêtre de transferts en vue de 2025 n'a pas déçu avant même l'extinction des feux du premier Grand Prix. L'annonce du départ tonitruant de Lewis Hamilton de Mercedes vers Ferrari a été le premier domino qui a largement brassé les cartes. De nombreuses écuries se sont précipité pour renouveler leurs pilotes vedettes, comme Fernando Alonso chez Aston Martin, Charles Leclerc chez Ferrari ou Pierre Gasly chez Alpine.
Six places restent pour le moment vacantes, alors que seul Nico Hülkenberg passe comme Hamilton d'une écurie à une autre, de Haas à Kick Sauber, futur Audi en 2026. Mercedes n'a pas annoncé le remplaçant de Lewis Hamilton, même si le joyau choyé par la filière Mercedes Andrea Kimi Antonelli, qui découvre la Formule 2 cette saison est pressenti. Carlos Sainz, non conservé par Ferrari avec l'arrivée de Hamilton n'a pas encore scellé son avenir, tantôt relié à Alpine selon les rumeurs, parfois à Williams avec Alex Albon.
Esteban Ocon pourrait de son côté rebondir chez Haas, qui a engagé Ollie Bearman, entraperçu avec succès chez Ferrari pour suppléer au pied levé Sainz en Arabie saoudite en début de saison. Yuki Tsunoda attend son coéquipier chez Racing Bulls où Daniel Ricciardo ne devrait pas être prolongé, tout en lorgnant la place de Sergio Pérez si Red Bull venait à éjecter le Mexicain. Il pourrait avoir pour voisin de stand le Français Isack Hadjar, s'il poursuit sa belle saison en F2.