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Paris 2024 : Mijaín López, le lutteur qui marque l’histoire
A 41 ans, le lutteur cubain est devenu le premier athlète de l’histoire à remporter 5 médailles d’or olympique de suite dans une même discipline.
Son physique est digne d’une statue grecque. Mijaín López est un bloc de marbre, un colosse extrait à même la roche de l’île de Cuba. Hier, le géant s’est pourtant effondré, terrassé par l’émotion. Au centre de la palestre de l’Arena Champ-de-Mars à Paris, il s’est accroupi et à joint les mains devant son visage comme pour mieux réaliser ce qu’il venait d’accomplir.
Quelques instants plus tôt, il avait écrasé la finale de la lutte gréco-romaine dans la catégorie des -130 kg, ne laissant aucune chance à Yasmani Acosta Fernandez, lutteur d’origine cubaine et obligé de s’exiler au Chili pour avoir une chance de disputer les Jeux olympiques. Son erreur avait été de choisir la même discipline que le natif de Pinar del Río, celle qui est devenue le théâtre de sa légende. Hier, cette légende a connu un ultime épisode de gloire, puisqu’il est devenu le premier athlète de l’histoire des Jeux olympiques modernes à remporter 5 titres olympiques consécutifs en individuel lors de 5 éditions différentes (les escrimeurs Pal Kovacs, Aladar Gerevich et Valentina Vezzali et le rameur Steve Redgrave avaient aussi réussi la passe de 5 sur 5 éditions mais avec aussi des titres par équipes à la clé, ndlr).
Absent pendant 3 ans
Une cinquième couronne coiffée à presque 42 ans, son anniversaire étant le 20 août prochain, et obtenue après une longue éclipse. En raison de son âge et de la nature même de son sport traumatisant par les chocs et les charges qu’il impose, le Cubain s’était retiré après sa victoire à Tokyo à l’été 2021. Durant trois ans, il s’est fait le plus discret possible pour ménager son outil de travail, ne prenant part à aucune compétition.
Sa présence à Paris, il ne la devait qu’à son compatriote Oscar Pinto. C’est lui qui a décroché le quota cubain pour les Jeux olympiques avant de s’effacer devant le héros du pays. Un beau cadeau pour la dernière compétition du quadragénaire qu’il a aussi voulu comme un hommage à son père, décédé l’année dernière. "Pour moi, cela signifie énormément. Comme je l'ai toujours dit, c'est déjà bien de gagner une seule médaille d'or aux Jeux Olympiques, mais en gagner trois, quatre, cinq, c'est incroyable. C'est une façon de montrer que toutes ces victoires ne sont que la combinaison d'un travail acharné, de sacrifices et d'entraînements. J'ai l'impression d'avoir été au maximum de mes capacités. Au fil des entraînements, au fil des combats, face à des adversaires toujours plus jeunes que moi, je sentais qu'il était temps de partir. Je pense qu'il n'y avait pas de meilleur moment qu'après une finale", a expliqué le lutteur.
Invaincu depuis sa seule défaite en 2004 contre le Russe Khasan Baroev, et passé par les - 120 kg et les - 130 kg, Mijaín López a changé encore de dimension à Paris, laissant derrière lui dans la légende des monuments comme Michael Phelps et Katie Ledecky (l’Américaine pourra le rejoindre en 2028, ndlr) et peut à présent passer à autre chose. Elu député à Cuba, le mythe de la lutte a trouvé son nouveau terrain de jeu.