Parcours, engagés, favoris… Tout savoir sur le Vendée Globe 2024
La tour du monde à la voile en solitaire s'élancera dimanche des Sables d'Olonne en Vendée.
Quatre ans après le sacre de Yannick Bestaven au terme d'une édition exceptionnelle de suspense, le Vendée Globe revient pour sa dixième édition. La course à la voile, parmi les plus célèbres au monde, aura comme à son habitude les Sables d'Olonne comme port d'attache avec un départ en Vendée dimanche.
Qui sont les grands noms au départ ? Quelle catégorie de bateaux participe ? Voici tout ce qu'il faut connaître de l'un des événements sportifs de l'année dans l'Hexagone.
Qu'est-ce qui fait la spécificité du Vendée Globe ?
On ne l'appelle pas "l'Everest des mers" pour rien. Le Vendée Globe est la seule compétition nautique qui propose un tour du monde en solitaire, et sans escale. Les participants n'ont pas l'autorisation de mettre pied à terre en cours de route, et doivent vivre la course sans assistance. Ils ne peuvent donc compter que sur eux-mêmes pour toute la vie à bord : la navigation, la gestion de la météo, les réparations, mais aussi les éventuels problèmes de santé.
Une seule catégorie de bateau prend part au Vendée Globe, les Imoca, des monocoques de 18,28 mètres. Ceux-ci sont en plein virage technique ces dernières années avec l'apparition des foils, des appendices aérodynamiques qui ressemblent à des ailerons sur les côtés de la coque et permettent aux bateaux de voguer comme au-dessus de l'eau, atteignant des vitesses très élevées, autour des 55 kilomètres/heure. Cette année, 25 des 40 embarcations au départ seront équipées de ces foils, dont 11 de dernière génération, qui doivent être plus performants et plus durables.
Quand a lieu le Vendée Globe ?
La course s'élance dimanche 10 novembre, avec un départ groupé de toute la flotte. Le départ aura lieu à l'horaire très précis de 13h02, pour mieux captiver le public juste après l'ouverture des journaux télévisés de la mi-journée. La date d'arrivée est évidemment inconnue puisque le Vendée Globe est une course sans étape, le premier arrivé ou le skipper avec le temps le plus petit pour effectuer la course en cas de pénalités l'emporte. Le record est détenu par Armel Le Cléac'h, vainqueur en 2017 en deux mois et demi, 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes précisément.
En 2021, Yannick Bestaven s'était imposé en 80 jours, 3 heures, 44 minutes et 46 secondes, à bord de Maître Coq IV… Sans arriver en tête. Bestaven avait bénéficié d'une bonification de temps accordée par le jury de la course pour avoir assisté Kévin Escoffier, dont l'embarcation avait coulé au quart du parcours. Pour cette édition 2024-2025, une barrière horaire maximale a été mise en place pour compléter le parcours, qui devra être bouclé au maximum le vendredi 7 mars 2025.
Combien de skippeurs seront au départ ?
De 33 bateaux en 2020, les organisateurs ont choisi d'augmenter la taille de la flotte, avec 40 participants inscrits en 2024. Ils sont 27 Français pour 13 participants étrangers venus du monde entier : Royaume-Uni, Suisse, Italie, Japon, Nouvelle-Zélande… Pour la Première fois, le Vendée Globe accueillera également un concurrent chinois, Jingkun Xu, qui a la particularité d'être amputé du bras gauche. Le plus jeune des navigateurs en lice est une navigatrice, une des six au départ, la Rochefortaise Violette Dorange 23 ans seulement, 42 de moins que le doyen de cette édition 2024, Jean Le Cam qui fêtera sa sixième participation, nouveau record historique battu.
Sur les 200 concurrents qui ont déjà pris le départ d'un Vendée Globe, seuls une grosse moitié (114 marins) ont vu l'arrivée.
Qui sont les favoris ?
Le plateau est relevé, et le niveau dense. Yannick Bestaven (Maître Coq V) remet son titre en jeu et espère devenir le premier skipper à signer un doublé, même s'il n'a pas les faveurs des pronostics au départ. Son dauphin en 2021, Charlie Dalin a depuis enchaîné les succès à la barre de son nouveau bateau MACIF Santé Prévoyance. Autre palmarès bien garni depuis le dernier Vendée Globe, Thomas Ruyant (Vulnerable Advens 2) veut surfer sur sa belle dynamique qui l'a vu remporter les deux dernières Transat Jacques Vabre (2021 et 2023) et la Route du Rhum 2022. Sur Charal, Jérémie Beyou voudra mettre fin à ce qui commence à ressembler à une petite malédiction avec une cinquième participation et un seul podium.
Débutants sur le Vendée Globe, Yoann Richomme (Paprec – Arkéa) et Sam Goodschild (Vulnerable Advens 1) ont été performants dès leurs premières courses d'envergure en catégorie Imoca, tout comme Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer) et Samantha Davies (Initiatives Cœur), plus habitués. Et la liste pourrait être encore longue comme cela, Davies envisage même "seize solitaires" à même de gagner. La tâche s'annonce plus rude pour les bateaux à dérives droites "à l'ancienne", même si Jean Le Cam avait pris la 4e place de la dernière édition, déjà sans foils.
Quel est le parcours ?
45 000 kilomètres ou 24 300 milles nautiques, voici ce qui attend les forçats des mers. Les grandes lignes du tracé immuable sont obligatoires avec une descente de l'Océan Atlantique par le Pot-au-Noir, un des principaux pièges météo du parcours, jusqu'au Cap de Bonne Espérance, au large de l'Afrique du Sud. Les concurrents parcourront ensuite l'Océan Indien, pour contourner l'Atlantique, traversant les mythiques les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants dans les mers agitées du Sud.
Le retour se fait par l'amorce du Cap Horn, pointe sud du continent américain, synonyme de danger permanent entre vents puissants, vagues énormes sur des passages plus étroits et risque d'icebergs. De là, la flotte pour remonter vers des eaux plus clémentes vers l'Atlantique Nord, où la maîtrise des éléments quand ils se font bien plus calmes est tout aussi importante pour rester devant. Les Sables-d'Olonne et son chenal où s'entassent des milliers de spectateurs pour assister au retour des bateaux seront la récompense pour tous ceux qui arriveront au bout de l'aventure.