Il était le symbole de la réussite éclatante de Liverpool, son leader incontesté, celui qui faisait la décision et faisait basculer les matchs. La saison passée, Mohamed Salah avait survolé son sujet et propulsé les Reds vers leur 20e titre de champion d’Angleterre, prolongeant au passage son contrat de deux saisons supplémentaires.
Cet exercice exceptionnel était-il un trompe-l’œil, les derniers feux d’un joueur sur le déclin ? Après deux mois de compétition, le doute est permis concernant l’Égyptien. En 11 matchs, il a signé trois buts et autant de passes décisives. Rien d’infâmant même pour un attaquant de son calibre, mais cela reste en retrait par rapport à ce qu’il produisait un an plus tôt, quand il affichait à la même période six réalisations et sept offrandes. Plus que les chiffres, ce sont ses prestations trop souvent neutres et pas assez saignantes qui intriguent et font dire à Jamie Carragher que l’heure est peut-être venue de gérer le temps de jeu de l’ancien Romain. "Je ne pense pas que Salah devrait être comme Virgil van Dijk, dont le nom est toujours le premier sur la feuille de match", a estimé pour Sky Sports la légende des Reds.

Pour lui, l’âge de l’attaquant devrait être mieux pris en considération, tout comme les circonstances. S’il juge que sa présence est indispensable lors des matchs à domicile, ce n’est plus forcément le cas à l’extérieur. "Liverpool a deux matchs à l'extérieur : en Ligue des champions à Francfort, puis à Brentford. Je ne pense pas que Salah devrait être titulaire lors de ces deux matchs. Il devrait toujours être titulaire à Anfield, car Liverpool sera en position dominante, près de la surface de réparation, et c'est souvent dans ce genre de situations qu'il marque aujourd’hui. Mais lors des matchs à l'extérieur, pour aider votre arrière-latéral, je ne pense pas que Salah devrait être titulaire vu sa forme actuelle", a argumenté l’ancien défenseur, sceptique face à la capacité du trentenaire à enchaîner les efforts tout en se montrant décisif. "Je pense que c'est un véritable casse-tête pour l’entraîneur à l'avenir", a-t-il glissé par ailleurs dans le podcast de Gary Neville.

"Il n’a pas l’air prêt depuis son arrivée de Newcastle"

Un casse-tête d’autant plus important que les recrues n’ont pas apporté ce qui était attendu. Débauché cet été à Newcastle contre la plus grosse indemnité de l’histoire de la Premier League, Alexander Isak n’est que l’ombre du buteur qu’il était chez les Magpies. Pas vraiment une surprise pour Wayne Rooney. "Il n'a pas l'air prêt depuis son arrivée de Newcastle. C'est tellement difficile quand il n'y a pas de pré-saison. Il a peut-être fait des choses tout seul, mais il en paie le prix", a jugé sévèrement l’ancien attaquant de Manchester United dans son podcast The Wayne Rooney Show, avant de se faire sentencieux. "En termes de performances, il ne mérite pas de jouer devant (Hugo) Ekitike."

Pas sûr qu’Arne Slot aboutisse à la même conclusion lui qui avait laissé au coup d’envoi Alexander Isak sur le banc à Istanbul il y a trois semaines, comme Salah, avec à la clé une défaite (0-1). Selon toutes vraisemblances, le Suédois devrait bien débuter ce mercredi 22 octobre contre l’Eintracht Francfort lors de la 3e journée de la Ligue des champions, tout comme son compère égyptien. Une occasion pour les deux hommes de prouver de quoi ils sont capables et d’aider Liverpool à se sortir du pétrin. En effet, en Allemagne, le champion d’Angleterre tentera d’éviter une cinquième défaite consécutive, ce qu’il n’a plus expérimenté depuis 1953. "Nous commençons à voir des choses se produire qui montrent qu'il y a de la pression", a pointé Wayne Rooney en référence à certaines attitudes observées le week-end dernier lors du revers contre Manchester United. Une pression qui a rattrapé tout le monde du côté des Reds, plus que jamais confrontés aux difficultés de la saison d’après et à la nécessité de trouver de nouvelles ressources.