L’AC Milan avait déjà connu plus longue disette face au rival intériste, comme entre le 10 novembre 1929 et le 20 février 1938 mais jamais il n’avait connu l’affront d’enchaîner six défaites de rang comme c’est arrivé entre le 18 janvier 2023 et le 22 avril dernier. Hier soir, les Rossoneri voulaient à tout prix éviter la passe de 7 et l’embarras qui s’en serait suivi. Un désir autant qu’un vœu pieux alors que tous les vents semblaient contraires entre une dynamique sportive moribonde, des cadres défaillants et un entraîneur fragilisé.

Sauf qu’un derby della Madonnina, comme tout bon derby qui se respecte, ne répond qu’à sa propre logique et comme face à Liverpool, les hommes de Paulo Fonseca ont attaqué fort par l’intermédiaire de Christian Pulisic, encore lui. S’il n’avait eu besoin que de trois minutes contre les Reds, il attendit 10 cette fois pour marquer contre les Nerazzurri. Et comme contre les Anglais, leurs adversaires sont revenus au score sauf que cette fois, les Rossoneri serrèrent les rangs et firent front jusqu’à la libération en fin de match. Sur coup-franc, Matteo Gabbia surgissait pour marquer au premier poteau. Tout un symbole, lui l’enfant de Busto Arsizio, situé à peine 12 km à vol d’oiseau de Milanello, au cœur rouge et noir. "C'est l'un des plus beaux jours de ma vie, un rêve devenu réalité. Je suis très heureux pour nous et pour les supporters, c'était un moment difficile où les choses ne fonctionnaient pas", assurait-il après la première victoire de l’AC Milan dans le derby milanais depuis le 3 septembre 2022.

Tous derrière Fonseca

En effet, la situation n’était pas optimale et preuve du climat de défiance qui régnait, Zlatan Ibrahimovic avait rendu visite à l’équipe professionnelle vendredi dernier pour une mise au point. S’il avait redit son soutien à Paulo Fonseca, le Suédois avait néanmoins appelé à une réaction sur le terrain. Un message visiblement entendu.

"Cette victoire nous donne beaucoup d'énergie. Il faut que ce soit la norme pour nous. Même si un match comme celui-ci est très difficile, nous devons entrer sur le terrain comme nous l'avons fait ce soir (hier soir). En donnant tout ce que nous avons, nous pouvons rendre les supporters fiers et à la fin de l'année, nous verrons où nous en sommes. Nous ne devons pas avoir de regrets à la fin des 90 minutes, et c'est ce qui s'est passé aujourd'hui (hier)", a expliqué le défenseur italien qui a ensuite voulu dire que toute l’équipe soutenait l’ancien entraîneur de Lille. "Nous soutenons toujours l'entraîneur. Indépendamment de ce qui se dit à l'extérieur. Fonseca a été très bon après le match contre Liverpool : il a préparé le match de la bonne manière, en nous montrant ce qui n'allait pas et en nous suggérant une stratégie gagnante. Ce soir (hier soir), c'était aussi une bonne victoire pour lui et le staff, qui sont plus critiqués qu'ils ne devraient l'être parce que sur le terrain, nous commettons aussi des erreurs. Jusqu'au dernier jour, nous suivrons Fonseca jusqu'à la mort, en faisant de notre mieux pour nous et pour lui." 

Des paroles fortes qui font suite à un match abouti. Avec ce succès, l’AC Milan recolle à l’Inter Milan et se relance en Serie A. Un sursis bienvenu pour Fonseca dont le projet sportif n’en est encore qu’à ses balbutiements et doit, ce lundi, beaucoup à un gamin de 24 ans.