Lazio - Roma : un derby à la sauce Ranieri
Natif de la capitale et supporter de l'AS Roma depuis son plus jeune âge, le technicien italien est de retour pour redorer le blason de son club de cœur, qui arrive en pleine confiance à l'aube du derby romain face à la Lazio.
« C'est un rêve qui se réalise que d'entraîner ce club dont je suis supporteur depuis que je suis tout gamin (…). j'entraîne la Roma, dans ma ville... C'est merveilleux. Bien entendu, c'est aussi un investissement de tous les instants car j'ai une lourde responsabilité : je suis à la fois manager et supporteur, donc tout est multiplié par deux. Et si on perd, je suis déçu en tant qu'entraîneur, mais aussi en tant que supporteur ».
Claudio Ranieri n'avait pas boudé son plaisir il ya un peu plus de quinze ans lors de sa première prise de fonction sur le banc de l'AS Roma, en septembre 2009. Lui, le fidèle supporter de la Louve depuis son plus jeune âge, débutait alors une relation passionnelle avec son club de cœur, où il est revenu en novembre dernier, pour la troisième fois de sa carrière.
Deux expériences précédentes mitigées
En 2009, l'idylle avait duré une saison, avec une belle deuxième place en Série A, sous l'impulsion d'un Francesco Toti au sommet de son art. L'exercice suivant avait été bien plus difficile, menant à sa démission dès le mois de février 2011 après une défaite renversante face au Genoa, malgré trois buts d'avance (4-3).
Huit ans plus tard, après sa folle épopée à Leicester, Claudio Ranieri était déjà revenu une première fois, pour aider la Roma à se qualifier pour la Ligue des Champions. Malgré un bilan honorable sur les douze derniers matchs de la saison 2018-2019 (6 victoires, 4 nuls, 2 défaites), la Louve avait terminé à la sixième place avant de choisir Paulo Fonseca pour lui succéder.
Jusque là, son histoire d'amour avec la Roma avait été plutôt douloureuse. Mais la passion reste intacte, et le technicien transalpin n'a pas résisté un instant devant la proposition des dirigeants de l'engager à nouveau pour une mission de sauvetage cet automne. Après avoir déjà utilisé Daniele De Rossi et Ivan Juric, la Roma l'a donc sorti de sa retraite, à 73 ans, pour relancer son équipe de cœur le temps d'une saison « bonus ».
Un club en crise transformé en machine de guerre
L'AS Roma a d'abord sombré jusqu'à la 15e place au soir de la 14e journée, avant de remonter progressivement la pente. Quatre mois plus tard, les résultats sont édifiants ! Les Romains n'ont plus perdu en série A depuis le 15 décembre, faisant preuve d'une redoutable efficacité, dans le pur style Ranieri (cinq victoires 1 à 0 sur ses huit derniers matchs).
Avant de faire match nul face à la Juve le week-end dernier (1-1), ils restaient sur sept victoires consécutives, avec un homme providentiel nommé Artem Dovbyk, buteur lors de trois des quatre derniers matchs de cette série. De retour en boulet de canon sur cette deuxième partie de saison, les coéquipiers de Paulo Dybala arriveront presque en position de force pour le derby romain de ce soir, avec en plus l'avantage psychologique consolidé lors de la victoire à l'aller, en janvier (2-0). Mais pas seulement...
Ranieri invaincu face à la Lazio
Claudio Ranieri peut en effet se targuer de n'avoir encore jamais perdu face à la Lazio en tant qu'entraîneur de l'AS Roma. Entre 2009 et 2011, la Louve l'a remporté à trois reprises, 1-0 (Marco Cassetti) et 2-1 (doublé de Mirko Vucinic) en 2009-2010 et 2-0 lors du match aller de la saison suivante, grâce à Marco Borriello et Mirko Vucinic.
Un mois et demi après son retour cette saison, le 5 janvier dernier, son AS Roma a encore pris le dessus en s'imposant 2-0 grâce à des réalisations de Lorenzo Pellegrini et Alexis Saelemaekers en tout début de partie pour se faciliter la tâche.
Ce dimanche, la Lazio arrivera avec un quart de finale de Ligue Europa dans les jambes perdues 2-0 en Norvège, sur la pelouse du FK Bodø/Glimt, et se présentera sans le meilleur passeur du championnat, l'ancien marseillais Nuno Tavares, victime d'une blessure musculaire la semaine dernière. Autant d'éléments qui pourraient faire pencher la balance en faveur des Giallorossi dans ce derby romain au parfum d'Europe, entre le 6e et le 7e de Série A.