Les supporters mancuniens en ont pris l’habitude mais pour trouver trace de Manchester United au classement, il faut vite passer la première moitié de tableau et descendre encore un peu au milieu de la seconde.

Englués dans une crise de résultats dont ils ne parviennent pas à s’extraire malgré les changements à la direction et sur le banc, les Red Devils émargent à une indigente 15^e place. Du jamais vu depuis près de 35 ans. Appelé au chevet de ce géant malade début novembre, Ruben Amorim pense avoir trouvé le bon remède mais attend encore d’en voir les premiers effets. "La chose la plus difficile à changer dans une équipe est la façon de construire avec le ballon et dans le dernier tiers, la façon de créer des situations. C'est ce qu'une grande équipe doit faire très bien et pour cela, nous avons aussi besoin de temps pour nous entraîner. Cela fait longtemps que nous manquons de buts. Nous ne passons pas beaucoup de temps dans le dernier tiers du terrain avec le ballon - nous l'avons fait contre Nottingham Forest, mais nous devons nous améliorer dans cette partie du jeu. Je comprends qu'en ce moment, c'est normal de jouer comme ça contre Liverpool et Arsenal - contre Arsenal, nous avons attendu l'occasion, mais à l'avenir, on ne peut pas jouer comme ça, et je le sais, mais nous avons besoin de temps pour construire une autre façon de jouer. À l'avenir, nous allons beaucoup nous concentrer sur ce point", a encore répété le Portugais dans sa ritournelle préférée sur le fait que son équipe a besoin de temps pour assimiler.

Changer la nature de la pression

Ce temps lui file toujours entre les doigts et ne joue assurément pas en sa faveur, augmentant la pression négative sur lui et ses joueurs. Une pression qu’il aimerait bien modifier pour retrouver celle qui sied davantage à un club de la stature de Manchester United. "Bien sûr, on ressent la pression du club, mais en ce moment, je ne la ressens pas. Ces dernières années, nous n'avons pas gagné le championnat. Dans le passé, ici, si vous ne gagniez pas le championnat une année, vous deviez le gagner l'année suivante. Je ne ressens pas cette pression. Nous devons ramener cette pression à nous, parce qu'à l'extérieur, les supporters sont extraordinaires. Pour ressentir cette pression à l'avenir, nous devons gagner - nous devons gagner des titres et nous devons gagner des matches", a-t-il déclaré en conférence de presse.

Un objectif que les Red Devils n’ont plus rempli depuis le 15 décembre dernier, enchaînant 5 matchs sans victoire (2 nuls et 3 défaites). Aussi, la réception ce jeudi soir de Southampton, dernier de la classe anglaise et équipe dans un état encore plus déplorable, semble arriver à point nommé pour le patient mancunien. A condition d’y mettre les bons ingrédients. "Je pense que demain nous en dira plus sur notre équipe que les deux derniers matches", a assuré Ruben Amorim, qui aimerait percevoir des signes d’amélioration dans le jeu et les attitudes.