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Roi du "money-time", le Bayer Leverkusen peut mettre fin à 36 ans d'attente !
Il y a 36 ans, le club allemand remportait son seul titre européen. C'était déjà en Coupe UEFA (ex Ligue Europa), au terme d'un scénario complètement fou face à l'Espanyol Barcelone. On signe pour le même scénario ce soir en finale contre l'Atalanta Bergame !
L'incroyable et historique saison du Bayer Leverkusen peut se poursuivre ce soir face à l'Atalanta Bergame en finale de la Ligue Europa. Invaincus en Bundesliga et donc champions d'Allemagne, mais aussi qualifiés en finale de Coupe d'Allemagne, les hommes de Xavi Alonso ont l'occasion de franchir une nouvelle marche en vue de l'accomplissement d'un grand chelem qui serait complètement fou, du jamais vu depuis presque trente ans parmi les principaux championnats européens (Ajax en 1995).
Ce qui rend cette performance unique, c'est notamment le profil du Bayer Leverkusen, qui n'avait encore jamais gagné le titre national depuis sa création, en 1904 ! Le Bayer n'a jamais fait partie des grands clubs européens, ni même Allemands, jusqu'à l'arrivée de Xavi Alonso qui a su bonifier le groupe en lui inculquant cette haine incompressible de la défaite. Cet état d'esprit s'est manifesté à de maintes reprises en fin de match, alors que les rouge et noir étaient menés au score.
Les rois du "money-time"
Depuis le début de saison, le Bayer a inscrit un total ahurissant de 33 buts à partir de la 80e minute ! C'est grâce à ce sang-froid et cette détermination sans faille qu'il a réussi à préserver son invincibilité au fil des semaines, pour égaliser ou même remporter la victoire, comme ça a été le cas par deux fois face à Qarabag en 8e de finale de la Ligue Europa, grâce à trois buts de Patrick Schick, ou plus récemment face à Hoffenheim, West Ham ou encore Dortmund il y a un mois, avec le but égalisateur de Josip Stanisic à la ...97e !
Cet ADN de la « remontada » à la sauce germanique, le Bayer Leverkusen l'avait en fait enfoui au plus profond de son code génétique, et la finale de Ligue Europa de ce soir face à l'Atalanta Bergame en sera peut-être encore la preuve. Si les Italiens disposent encore d'un palmarès vierge sur la scène européenne, leurs homologues allemands peuvent quant à se targuer d'avoir déjà gagné la Ligue Europa. C'était en 1988, celle-ci s'appelait encore la Coupe Uefa et Xabi Alonso allait alors sur ses 7 ans.
Après avoir sorti le Toulouse FC en 16e de finale, le FC Barcelone d'Andoni Zubizarreta et Gary Lineker ou encore le Werder Brême en demi-finale, le Bayer Leverkusen avait alors défié l'Espanyol Barcelone en finale, en match aller retour. Les Barcelonais avaient également réalisé un brillant parcours, en sortant notamment les deux Milan, le Milan AC de la paire Gullit-Van Basten en 16e de finale et l'Inter en 8e !
Deux matchs à sens unique
Comme ils l'ont fait tant de fois cette année, les hommes d'Erich Ribbeck, futur entraîneur de la Manschaft, avaient alors réussi un retour tonitruant, avec un scénario similaire à l'une des plus belles finales de la Ligue des Champions, entre le Milan AC et Liverpool en 2005, mais sur deux matchs.
A l'aller, les Allemands avaient pris une énorme gifle à l'Estadi de Sarria, s'inclinant 3-0 face à une équipe de l'Espanyol Barcelone déchaînée. Sebastian Losada s'était offert un doublé de la tête pour accompagner la réalisation de Miquel Soler peu après la mi-temps, d'une frappe sèche à l'entrée de la surface.
Une remontada historique
Avec trois buts d'avance, les Catalans pouvaient se présenter sereinement à lUlrich-Haberland-Stadion (l'ancien nom de la BayArena) deux semaines plus tard, loin de s'imaginer ce qui allait leur arriver. Car le Bayer Leverkusen avait en effet réussi l'exploit de remonter les trois buts pour arracher la victoire finale aux tirs au but.
C'est l'attaquant brésilien Tita qui a fait renaître l'espoir peu avant l'heure de jeu après un cafouillage dans les six mètres. Sept minutes plus tard, la tête plongeante de Falko Götz a enflammé le stade, avec trente minutes restantes à jouer pour permettre d'égaliser sur l'ensemble des deux matchs. Et à la 81e, le miracle a eu lieu sur une nouvelle tête du sud-coréen Cha Bum-geun pour le but du 3-0 guidant finalement les deux équipes jusqu'aux tirs au but.
Encore une fois, le Bayer Leverkusen avait mal débuté puisque le gardien camerounais de l'Espanyol, Thomas Nkono, avait mis en échec le premier tireur, Ralf Falkenmayer. Barcelone a alors mené 1-0, puis 2-1, jusqu'à ce que le portier allemand Rüdiger Volborn n'arrête trois penaltys de suite pour mener le Bayer Leverkusen jusqu'au triomphe après un ultime raté de Sebastian Losada, son bourreau à l'aller.
Il aura fallu attendre 36 ans pour que cette belle histoire connaisse une suite qui se terminera peut-être elle aussi en apothéose ce soir face aux Bergamasques.