C’est le jour J pour l’Olympique Lyonnais. Dans quelques heures à peine, les hommes de Paulo Fonseca, qui pourra diriger ce jeudi soir ses troupes depuis son banc de touche et non depuis les tribunes, entreront dans l’arène chauffée à blanc du Groupama Stadium pour croiser le fer avec Manchester United, dans le cadre des quarts de finale aller de la Ligue Europa. Un duel à la saveur particulière pour la formation rhodanienne, qui s’apprête à ressentir à nouveau, le temps d’une soirée, le doux parfum d’un gros choc européen. La dernière fois que ces deux formations, habituées aux joutes européennes, avaient ferraillé l’une contre l’autre dans une antre lyonnaise, c’était à une autre époque, en 2008.

Dix-sept ans que leur route ne s’était pas croisée en match officiel, donc. Quand la bande à Wayne Rooney, Ryan Giggs ou encore Cristiano Ronaldo s’était rendue en territoire rhodanien, le 20 février 2008, les deux équipes bataillaient sur une scène ô combien plus prestigieuse, lors d’un huitième de finale aller de la Ligue des champions. Ce soir-là, un gamin de tout juste 20 ans avait éclaboussé la partie de son talent : Karim Benzema. À la faveur d’un enchaînement divin dans la surface des Red Devils, au milieu de Rio Ferdinand et Nemanja Vidic, le joueur formé à l’OL avait trompé Edwin Van der Sar, débloqué la rencontre et s’était ainsi révélé aux yeux de toute l’Europe. La suite de sa carrière, on la connaît.

Au tour de Cherki ?

Si Karim Benzema ne porte plus le maillot des Gones depuis belle lurette, et que Manchester United n’est plus l’ogre européen qu’il était il y a dix-sept ans, ce duel programmé ce jeudi sera peut-être l’occasion pour un autre jeune élément issu du cru lyonnais de se distinguer : Rayan Cherki. Considéré comme l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération depuis ses débuts sous les couleurs rhodaniennes, l’international Espoirs tricolore, en grande forme ces derniers mois, espère avoir l’opportunité d’aider ses coéquipiers à bien négocier ce premier round face aux Mancuniens, et ainsi jouer un rôle majeur pour tenter de prolonger l’aventure lyonnaise dans cette campagne européenne.

En marge de cette joute continentale qui promet de faire des étincelles dans l’antre de Décines, Rayan Cherki a accordé un entretien au site de l’OL dans lequel il est revenu sur son parcours personnel. “J’entame ma sixième année professionnelle (...) J’ai rejoint l’Olympique Lyonnais à 15 ans. J’ai commencé à prendre de l’expérience. Malgré tous les matchs que j’ai disputés, il y a eu des hauts et des bas. Mais c’est ce qui forge le caractère. J’ai dit un jour à un de mes entraîneurs qui était là-bas que je préférais quand il pleut (...) Pour moi, les vrais champions sont dehors quand il pleut”, détaille le Tricolore, qui s’est construit dans l’adversité, faisant face à de nombreuses critiques ces dernières années.

“Jouer pour l’OL est l’un de mes plus grands rêves”

Irrégulier, nonchalant et parfois jugé trop individualiste sur le rectangle vert, Rayan Cherki apparaît métamorphosé cette saison. Auteur de neuf réalisations et de 18 passes décisives en 36 apparitions toutes compétitions confondues, il brille de mille feux avec le maillot de son club de cœur sur le dos. Et il entend poursuivre sur sa lancée aussi longtemps qu’il le pourra. “Je l’ai déjà dit, et je pense que c’est une phrase qui restera gravée à jamais dans les mémoires. Je suis né à Lyon et je mourrai Lyonnais. C’est quelque chose qui ne s’achète pas (...) Jouer pour l’Olympique Lyonnais est l’un de mes plus grands rêves qui se réalise”, lâche-t-il, avant de terminer cette déclaration en partageant son principal dessein : “Et si je peux gagner un trophée avec l’Olympique Lyonnais, j’aurai accompli la plus belle chose avec mon club préféré.” En cas de succès de l’OL dans sa double confrontation face à Manchester United, il sera en tout cas toujours en course pour assouvir son plus grand objectif.