Éliminé de la Coupe de France et en difficulté en championnat, l'Olympique de Marseille voit arriver la Ligue Europe et ce barrage aller face au Chakhtior Donetsk comme une bouffée d'air frais.

Les Olympiens ont déjà vécu de belles émotions en C3 cette saison lors de la phase de groupes avec notamment un 4-3 face à l'Ajax Amsterdam marquée par un triplé de Pierre-Emerick Aubameyang, auteur d'un magnifique retourné sur le but du 4-3 en toute fin de match.

Et si les coéquipiers de Jonathan Clauss poursuivaient sur leur lancée et s'offraient à leur tour une grande aventure en Coupe d'Europe ? L'OM va justement bientôt fêter les vingt ans de son parcours extraordinaire en Coupe UEFA lors de la saison 2003-2004. A l'époque, la bande à Didier Drogba s'était hissée jusqu'en finale, s'inclinant 2 à 0 face au FC Valence au terme d'une épopée mémorable.

Déjà un club ukrainien pour commencer

Le club phocéen avait débuté sa saison en Ligue des Champions cette année là, et avait donc mis les moyens pour se doter d'une équipe solide, de Fabien Barthez dans les buts à Daniel Van Buyten en passant par Camel Meriem, Steve Marlet ou encore Didier Drogba, qui s'est révélé à l'Europe du football dès sa première saison à Marseille.

A sa place derrière le Real Madrid et le FC Porto, futur vainqueur de la C1, l'OM avait donc été repêché en Coupe UEFA. Cette année, les Marseillais devront défier le Chakhtior Donetsk pour leur premier match à élimination direct. Il y a vingt ans, c'est une autre équipe ukrainienne, le FK Dnipro, que les hommes d'Alain Perrin avaient dû affronter, en 16e de finale.

Didier Drogba s'était alors montré décisif en inscrivant le seul but d'une double confrontation plus compliquée que prévue, sur un penalty agrémenté d'une petite glissade lors du match aller au Stade Vélodrome.

Didier Drogba au-dessus de la mêlée

C'est ensuite lors du 8e de finale face au Liverpool de Steven Gerrard et Michael Owen, que cet OM version 2003-2004 a marqué l'histoire. Après avoir arraché le nul à Anfield à l'aller avec à nouveau Didier Drogba en sauveur à la 79e minute, les Marseillais avaient préservé toutes leurs chances pour créer l'exploit au retour. Et c'est ce qu'ils ont réussi à faire.

Dans un stade Vélodrome en fusion, les Olympiens avaient d'abord répondu à l'ouverture du score d'Emile Heskey grâce à un nouveau penalty de Didier Drogba. C'était ensuite Abdoulaye Meité, d'un coup de boule surpuissant sur corner, qui a propulsé l'OM en quarts de finale (2-1).

Opposé à l'Inter Milan, le club provençal a poursuivi sur sa lancée en s'imposant 1-0 à l'aller sur un exploit individuel de Didier Drogba. Un but toutefois entaché d'un carton jaune lors de sa célébration qui lui avait valu une suspension pour le match retour.

Privés de leur buteur star, les Olympiens avaient tenu bon, et s'étaient même permis le luxe d'inscrire un but en contre sur la fin, l’œuvre de Camel Meriem, l'Amine Harit de l'époque, d'une frappe du gauche au ras du poteau de Francesco Toldo.

Newcastle piégé dans le chaudron du Vélodrome

C'est Newcastle United qui s'était présenté au menu pour la demi-finale. Comme face à Liverpool en 8e, les ciel et blanc avaient su faire bloc à l'aller pour ramener un résultat vierge de St James Park leur garantissant de grandes chances pour le match retour à la maison.

Ça n'a pas manqué. Le Stade Vélodrome avait enregistré ce soir là son record d'affluence avec 58 987 spectateurs, donnant une ambiance des grands soirs qui restera gravée dans les mémoires, avec ce but mythique inscrit par Didier Drogba sur un raid parfaitement exécuté en contre-attaque.

En fin de partie, l'Ivoirien s'était même offert un doublé d'un plat du pied bien appuyé sur un service de Laurent Battles pour assurer un succès 2-0 synonyme de finale face au FC Valence. Un véritable événement pour l'OM.

Une nouvelle finale frustrante

Malheureusement, comme face à Parme cinq ans plus tôt au même stade, les Marseillais avaient vu la finale leur filer des doigts sur un coup du sort. Cette fois, c'est une faute de Fabien Barthez qui avait occasionné un penalty et un carton rouge plombant tout espoir pour l'OM, battu sèchement 2-0.

Vingt ans plus tard, les troupes de Gennaro Gattuso auront peut-être encore l'occasion de s'offrir quelques grandes soirées européennes alors que des formations comme Galatasaray, le Milan AC ou encore l'AS Roma sont encore en lice. Il faudra avant cela passer l'obstacle du Chakhtior avant de commencer à rêver.