« Je vais profiter de cette soirée pour annoncer quelque chose, ma retraite. Aujourd'hui, c'est un jour symbolique, un jour unique entre les deux clubs qui m'ont vu grandir et qui m'ont tout donné. Voilà, je tire ma révérence ».

C'est par ces mots que Bafétimbi Gomis a officiellement annoncé sa retraite dimanche soir, à l'occasion du derby entre l'Olympique Lyonnais et l'AS Saint-Étienne, deux clubs où il a passé dix de ses onze premières années en pro.

C'est la fin d'une carrière riche en aventures, avec de très belles années à Saint-Étienne, qui l'a récupéré à l'âge de 15 ans et l'a développé pendant près d'une décennie pour en faire un buteur de référence en pro, en France puis en Europe lors de sa dernière saison avec les Verts.

Il y a ensuite eu cinq saisons à l'Olympique Lyonnais où il a excellé par ses fulgurances, et restera dans la mémoire collective comme le premier joueur français à avoir inscrit un quadruplé en Ligue des Champions, en décembre 2011 face au Dinamo Zagreb pour assurer la place de l'OL en huitièmes de finale. .

Angleterre, Turquie, Arabie Saoudite et Japon au menu

Bafétimbi Gomis a ensuite pu se frotter au plus haut niveau mondial en disputant deux saisons en Premier League du côté de Swansea, avant de revenir en France pour réaliser un exercice 2016-2017 qui avait marqué les esprits sous le maillot de l'OM (20 buts en 31 matchs). L'histoire aura été courte mais passionnelle avec l'environnement olympien, qui a rugi au rythme des exploits de la panthère, avec cette célébration qu'il a contribué à populariser et qui est devenue sa marque de fabrique au fil des années.

Sa fin de parcours a également été brillante entre Turquie et Arabie Saoudite, où il est devenu une légende du Galatasaray et du FC Al-Hilal en remportant deux titres de champion à chaque fois, avant de terminer par une expérience au Japon, au Kawasaki Frontale.

Au terme ces 21 ans d'une riche carrière, Bafétimbi Gomis restera considéré comme l'un des meilleurs buteurs français de sa génération, loué pour son efficacité, sa puissance, son flair et son intelligence de jeu. Plus que son palmarès ou sa longévité, son héritage se mesurera également à la lecture du classement des meilleurs buteurs de l'histoire du football français.

Fort d'une fin de carrière où il a carburé, que ce soit en Turquie (46 buts), ou en Arabie Saoudite (81 buts), et après ses trois réalisations ramenées de sa dernière saison au Japon, « Bafé » a officiellement raccroché les crampons avec 361 buts au compteur. C'est le troisième meilleur total pour un attaquant français depuis l'avènement du football professionnel.

Le podium, en attendant Kylian...

Si l'on excepte donc Roger Courtois, buteur de légende du FC Sochaux et auteur de 364 buts en carrière, seuls deux autres joueurs tricolores ont fait mieux que lui. Thierry Henry arrive en deuxième position avec 411 buts, loin derrière un buteur encore en activité : Karim Benzema, flashé à 472 buts, série en cours.

Désormais à Al-Ittihad en Arabie Saoudite, KB9 a en effet tout le loisir d'accentuer son avance, même s'il fêtera ses 37 ans dans moins d'un mois, et que la fin se rapproche, pour lui aussi.

Bafétimbi Gomis pourra en tout cas se targuer de figurer au dessus de très jolis noms du foot français, puisqu'il devance notamment Michel Platini (355 buts) et Jean-Pierre Papin, son idole de jeunesse (333 buts).

Il faudra toutefois se méfier de plusieurs autres buteurs encore en activité. A bientôt 39 ans lui aussi, André-Pierre Gignac joue les prolongations au Mexique et se rapproche des 360 buts. Toujours en poste au LA FC, Olivier Giroud en est pour sa part à 344. Et qui arrive dans le rétroviseur, pied au plancher ? C'est Kylian Mbappé, qui s'apprête à pulvériser tout ce beau monde avec déjà 343 buts à son actif en carrière, à seulement 25 ans. C'est en tout cas un sacré casting et Bafétimbi Gomis y a toute sa place.