Après Erling Haaland, le nouveau phénomène au poste d'attaquant en provenance de Scandinavie pourrait bien s'appeler Viktor Gyökeres. Jusqu'à l'été dernier, le buteur avait navigué dans l'ombre en brillant en Championship, à Coventry City, avec deux saisons à 17 puis 21 buts après des expériences plus compliquées au FC St Pauli et à Swansea.

Futur adversaire de Lille, le Sporting Clube de Portugal a flairé un potentiel bon coup, et a mis le paquet en posant 21 millions d'euros sur la table pour s'attacher ses services, soit le plus gros transfert de l'histoire du club lisboète. Le pari semblait osé mais les dirigeants portugais étaient sûrs de leur affaire, et n'ont pas tardé à être confortés dans leur choix.

43 buts en 2023/24

Dès sa première saison, Viktor Gyökeres a explosé les compteurs avec un combiné impressionnant de 29 buts et 10 passes décisives en 33 matchs de championnat qui ont largement contribué au titre des « Verdes e Brancos », le vingtième de l'histoire du club avec 90 points au total, un autre record.

Avec la Coupe du Portugal, la coupe de la Ligue, et la Ligue Europa, le numéro 9 du Sporting a fait trembler les filets à 43 reprises en 49 matchs lors de la saison 2023-2024. Des chiffres affolants qui font aujourd'hui de lui l'un des joueurs les plus observés de la planète football. C'est simple, il est cité à peu près partout dans les cinq grands championnats européens.

L'attaquant complet

Pour cause, Viktor Gyökeres affiche toutes les caractéristiques du buteur moderne, fait dans le moule d'un Erling Haaland, en presque plus complet ! Ce qui le caractérise surtout, au delà de son efficacité devant le but, c'est sa capacité à pouvoir finir des deux pieds avec la même précision. Un cauchemar pour les gardiens. Mesuré à 1,87m, il est également rapide, technique, et lit plutôt bien le jeu.

Il faudrait à présent le voir dans un championnat plus huppé, avec plus d'intensité, notamment sur sa vitesse de réaction et d'enchaînement dans des petits périmètres pour s'en faire une idée définitive. En gros, de le voir se mesurer plus régulièrement à l'élite. Même s'il a inscrit cinq buts en neuf matchs d'Europa Ligue la saison dernière, dont deux penalties, il est notamment resté muet lors de la double-confrontation face à l'Atalanta Bergame, futur vainqueur, en huitième de finale.

Au-delà du profil d'Haaland, ce style de numéro 9 puissant capable peser sur les défenses et de finir avec de hauts pourcentages de réussite reste une denrée recherchée aux quatre coins du Vieux Continent. On peut citer Marcus Thuram à l'Inter, Romelu Lukaku ou Victor Osimhen à Naples, Dusan Vlahovic à la Juventus, Robert Lewandowski à Barcelone, voire un Alvaro Morata au Milan AC, venu remplacer Olivier Giroud, un modèle du genre.

Déjà 6 buts en 3 matches !

Sa clause de sortie à 100 millions d'euros ne semblait tenir qu'à un fil après sa saison gargantuesque. Mais trois mois plus tard, Viktor Gyökeres est toujours au Sporting, alors que se profile le premier choc de la saison à domicile face au FC Porto ce soir.

« J’adore être au Sporting. Nous verrons ce qui se passera, je ne peux rien promettre pour le moment », avait-il déclaré en mai dernier après le titre de champion du Portugal. « Je suis très heureux ici au Sporting, je suis sous contrat, mais dans le football les choses vont toujours vite, il faut s’adapte ».

Mieux, le chasseur de but suédois en est déjà à six réalisations en trois matchs depuis la reprise du championnat, et reste sur un triplé inscrit il y a huit jours à Farense avec un but du droit, un penalty, un but du gauche et toujours cette même célébration en mode « Hannibal » qui est devenue sa marque de fabrique.

Un nouveau test face aux Dragons de Porto

L'heure est maintenant venue d'en découdre avec à un adversaire digne de ce nom, le FC Porto, qui fera partie des candidats à la succession du Sporting pour le titre. Les deux équipes ont déjà croisé le fer début août en Supercoupe du Portugal. Les joueurs de Porto l'avaient emporté 4-3 en prolongation, 120 minutes durant lesquelles Viktor Gyökeres était resté muet.

Les Dragões se présenteront peut-être avec un avantage psychologique mais nul doute qu'ils auront en face d'eux un numéro 9 vert et blanc plus déterminé que jamais pour effacer cet écart.