L’ambiance n’était clairement pas à la fête à l’issue d’une soirée sans âme, ni frisson. Après la nouvelle prestation indigne de leur équipe, les supporters anglais n’ont pas caché leur colère et s’en sont pris notamment à Gareth Southgate.

Sous le feu des critiques outre-Manche pour son incapacité à trouver les bons réglages et réussir à exploiter le plein potentiel d’une génération bouffie de talents, le sélectionneur anglais a vu les fans le prendre pour cible au sens littéral. Alors qu’il venait saluer ceux qui avaient chanté toute la soirée et soutenu les Three Lions, il a été l’objet de jets de gobelets venu des tribunes. Un désamour dont il s’accommode avec un flegme tout britannique. "Ils ne sont pas contents de moi, c’est la réalité et je ne la nierai pas", a-t-il réagi au micro de la BBC. Sans leur en vouloir, il leur a demandé surtout de soutenir l’équipe. "J’ai besoin d’eux derrière l’équipe, de mon côté, ça va, je ferai avec. Je n’arrêterais pas de venir remercier les supporters d’être venu nous soutenir."

Un environnement tendu

S’il accepte d’être l’objet des critiques et de la colère, il regrette que ce climat se répercute sur l’équipe. "Nous évoluons dans un environnement inhabituel", a-t-il ajouté avant de poursuivre. "Je n’ai vu aucune autre équipe qualifiée et recevoir pareil traitement. Je le comprends mais je suis très fier des joueurs et de la manière dont ils font avec."

Un climat tendu qui ne va pas s’arranger après cette nouvelle performance désespérante surtout offensivement où Foden, Bellingham ou Kane font pâle figure, loin de ce qu’ils produisent à l’année en club. "L'Angleterre a Cole Palmer, Bukayo Saka, Jude Bellingham, Kobbie Mainoo, Phil Foden - des talents énormes et nous ne pouvons pas nous permettre de mal les gérer", a regretté l'ancien défenseur anglais Gary Neville sur ITV, quand l’ancien défenseur Conor Coady a expliqué à la BBC que "les supporters anglais sont inquiets de ce qu’ils voient."

Malgré tout, Gareth Southgate, dont ce pourrait être la dernière compétition sur le banc britannique, refuse de baisser les bras. "J’évolue dans cet environnement depuis 20 ans comme joueur et entraîneur. Nous devons restés concentrés et faire en sorte que le vestiaire soit uni", a-t-il dit. Plus tard en conférence de presse, il a rappelé : "Nous avons rendu l’Angleterre agréable ses 3-4 dernières années. Je pense que c’était agréable pour les joueurs et nous devons faire très, très attention que ça continue."

Un vœu pieu pour le moment au regard d’une phase de groupes très loin des attentes en termes de jeu et d’attitude. Hier soir, l’heure n’était pas à la fête côté anglais, contrairement aux Slovènes, ravis d’un nul qui leur ouvre la voie des huitièmes de finale pour la première fois de leur histoire.