Euro 2024 : Au plus que parfait
En Allemagne, l’Espagne aura remporté tous ses matchs, ce qui avait été seulement fait par la France en 1984.
Il est de coutume de dire qu’un Euro est plus difficile qu’une Coupe du monde en raison de la densité de l’adversité. Cette adversité, l’Espagne s’en est jouée tout au long de l’édition 2024. Pendant un mois, elle a trimballé sa supériorité technique et donné une leçon à qui se présentait sur son passage.
On l’ignorait encore mais elle avait annoncé la couleur dès son entrée en lice le 15 juin dernier à Berlin quand elle mit à genou la Croatie, troisième de la dernière Coupe du monde mais soudain rappelée aux limites de son effectif vieillissant (3-0). Derrière, l’Italie allait se faire tancer et aurait eu à régler une note plus salée si Gianluigi Donnarumma ne lui avait pas sauvé la mise (1-0). Deux premières démonstrations qui allaient être suivies par 5 autres de l’Albanie où elle mobilisa ses remplaçants (2-0) à la finale contre l’Angleterre (2-1) en passant par la Géorgie (4-1), l’Allemagne (2-1 a.p.) et la France (2-1). Au pays de Goethe et Franz Beckenbauer, la sélection de Luis de la Fuente a rayonné et signé sept victoires en autant de matchs. Une prouesse simplement réalisée, depuis l’introduction de la phase de groupes il y 44 ans, par la France en 1984.
L’attaque pour boussole
Ce sacre de la Roja est aussi celui d’une équipe qui aime attaquer et aller de l’avant. Alors que ses devancières avaient souvent étouffé leurs adversaires en 2008 et 2012, la version 2024 a opté pour un autre usage de sa maîtrise technique. Du fait du profil de ses individualités et notamment de ses ailiers Nico Williams et Lamine Yamal, elle a pris d’assaut ses rivales et fait preuve d’un joli réalisme. En effet, en marquant à 15 reprises, la sélection espagnole a établi un nouveau record dans un Euro, dépassant la France qui en 1984 avait été conquérir le titre européen en inscrivant 14 buts, dont 9 pour le seul Michel Platini.
Un appétit offensif qui a compensé une défense loin d’être hermétique et qui a concédé un but à chaque rencontre de la phase à élimination directe. La preuve que les titres aussi peuvent se gagner ailleurs qu’en défense.