Euro 2024 : L’Espagne seule au sommet du football européen
En dominant l’Angleterre en finale de l’Euro 2024, la Roja a remporté son 4e titre européen pour devenir la nation la plus titrée dans l’histoire de la compétition.
Dans les tribunes, les supporters anglais, tous de blanc vêtus, avaient retrouvé de la voix enchaînant les chants et redoublant de ferveur. L’Olympiastadion résonnait du fol espoir d’un peuple, ranimé par une frappe soigneusement placée (et déviée juste ce qu’il faut par un pied espagnol) de Cole Palmer. Inoffensive, l’Angleterre était sortie de sa frilosité et de sa torpeur pour jouer son va-tout dans une fin de match endiablé dont elle avait fait sa spécialité dans cet Euro 2024, la Slovaquie et les Pays-Bas l’ayant expérimenté à leurs dépends.
Sauf que l’Espagne n’est pas le même type d’adversaire que ceux rencontrés précédemment et possède d’autres armes. Si Gareth Southgate avait su faire le bon coaching encore une fois, Luis de la Fuente allait lui répondre sans sourciller. Entré à la place d’un Alvaro Morata, habité et généreux dans l’effort, Mikel Oyarzabal décala Marc Cucurella à gauche. Le latéral espagnol s’appliquait pour lui remettre d’un centre tendu dans la surface. L’attaquant basque, à la limite du hors-jeu, se jeta devant son défenseur et coupa la trajectoire au premier poteau. Surpris, Jordan Pickford ne pouvait rien pour empêcher le ballon de finir dans ses filets. A 4 minutes de la fin du temps réglementaires, la Roja reprenait l’avantage pour ne plus le lâcher et faisait taire les bruyants supporters anglais.
L’étalon espagnol
Quelques minutes plus tard et après un sauvetage héroïque de Dani Olmo sur sa ligne, François Letexier, l’arbitre français de la finale, libérait enfin les Ibères qui s’effondraient par petits groupes sur la pelouse. Abattus, les Anglais accusaient le coup, des larmes plein les yeux. Bientôt les tribunes se vidèrent pour ne plus laisser que la petite communauté rouge fêter ses champions. En s’imposant face aux Three Lions, les Espagnols ont décroché leur 4e titre européen après 1964, 2008 et 2012, soit un de plus que l’Allemagne et plus que toute autre nation du continent.
Ce titre, comme les deux précédents, ne souffre aucune contestation. Portée par son collectif, la sélection espagnole a pendant un mois étalée sa supériorité technique mais aussi tactique, ajoutant à ses devancières une pointe de verticalité incarnée par ses ailiers Nico Williams, premier buteur du soir, et Lamine Yamal, meilleur espoir du tournoi et passeur décisif sur le premier but. Deux joueurs de 22 ans et 17 ans qui laissent entrevoir de futures conquêtes et une nouvelle ère de domination espagnole. "On a gagné l’Euro, maintenant, on veut la Coupe du monde", annonça le Basque, élu joueur de la finale. Pas vraiment une bonne nouvelle pour les autres nations.