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Football : Sébastien Haller a joué la CAN 2023 blessé
Dans L’Equipe, un an après le sacre de la Côte d’Ivoire, l’attaquant du Borussia Dortmund, prêté cette saison à Utrecht, révèle les conditions dans lesquelles il a accepté de participer à l’épreuve continentale.
Tout le monde se souvient de Franz Beckenbauer, le bras en écharpe en demi-finale de la Coupe du monde 1970 contre l’Italie. L’Allemagne n’avait pas gagné ce 17 juin à Mexico mais le joueur du Bayern Munich avait marqué les esprits par son courage, sa résistance à la douleur et son amour du maillot national. Le futur double Ballon d’Or (1972 et 1976) était devenu un symbole.
Lui n’aura probablement pas la chance de figurer dans la grande légende du football mondial mais peut-être sera-t-il au moins reconnu à l’échelle du continent africain ou du moins de la Côte d’Ivoire. Il y a un an, les Eléphants avaient réalisé l’exploit de remporter la Coupe d’Afrique des nations 2023 après une phase de groupes affligeante qui avait coûté son poste en pleine compétition à Jean-Louis Gasset, remplacé au pied levé par Emerse Faé. Un titre qui doit beaucoup à la foi et la réussite ivoirienne mais aussi à Sébastien Haller. En demi-finales, l’attaquant inscrivit l’unique but de son équipe face au Congo (1-0) avant d’offrir le titre à son pays en finale contre le Nigéria en toute fin de match (2-1). Un héros national qui n’aurait probablement pas dû être là car blessé à la cheville. "J’attendais cette CAN depuis tellement longtemps que je n’ai pas hésité à y aller, en sachant que je ne pouvais pas être de retour avant une éventuelle demi-finale (…) C’était un pari", s’épanche-t-il dans L’Equipe qui a consacré une double page dans son édition du jour à la CAN 2023 pour l’anniversaire de la victoire de la Côte d’Ivoire.
Un pari pris par le joueur et le staff ivoirien finalement payant car Sébastien Haller revient dès les huitièmes de finale. "Je me suis demandé ce que je faisais là", avoue-t-il. Il sera pourtant décisif malgré un corps lui criant de ne pas y aller.
Touché en finale
Comme un symbole, son but en finale, il est allé le marquer en serrant les dents alors qu’il avait demandé à quitter le terrain. "Je me fais mal cinq minutes avant. Je demande à sortir mais Ghislain (Konan) me dit : 'C’est le diable qui essaie de te challenger.' Donc je serre les dents pour lui faire plaisir alors que je savais que le banc pouvait faire la différence. On l’avait vu sur les tours précédents. Finalement, ça m’a souri et je suis sorti juste après", révèle-t-il.
Sans le montrer, au courage, Sébastien Haller a donc fait fi des douleurs pour honorer sa sélection et vivre son rêve dans son pays. Un sacrifice qu’il ne regrette pas mais dont il a payé les conséquences. "Aujourd’hui, je réalise que je n’ai pas véritablement vécu la CAN dans mon corps. Je n’étais pas du tout apte et j’ai passé mon temps à cogiter en pensant à ma cheville. Physiquement et mentalement, ce mois m’a usé et je l’ai payé ensuite", reconnaît-il dans le quotidien sportif français. En effet, le retour à Dortmund fut douloureux avec sa cheville gauche endolorie et martyrisée qui ne lui laissa participer qu’à 9 bouts de matchs toutes compétitions confondues, et jamais plus de 30 minutes.
Aujourd’hui prêté à Utrecht par le Borussia Dortmund, l’attaquant de 30 ans ne regrette toutefois pas son pari. "Il n’y a que la victoire qui permet de savourer et de se dire que ça valait le coup", admet-il sans peine. Si Franz Beckenbauer avait perdu mais gagné une gloire éternelle pour son geste, Sébastien Haller, lui, a triomphé sans rien laisser paraître du mal qui le tenaillait pour une gloire plus discrète aux yeux de la grande histoire mais immense en Côte d’Ivoire.