Il en avait tant rêvé, de cette médaille d'or olympique avec les Bleuets sous les ordres de Thierry Henry. Auteur d'un superbe tournoi, et au terme de cette finale face à l'Espagne où les Français sont passés par tout les états, devant au bout de 11 minutes, menés 3-1, puis revenus à 3-3 pour finalement s'incliner 5-3 en prolongation, Michael Olise n'a pas supporté de garder sa médaille d'argent autour du cou plus de quelques secondes. Son geste mal interprété traduisait toute sa frustration et sa déception d'avoir échoué si près du but.

Il s'en est effectivement fallu de peu pour que l'histoire soit magnifique pour le nouveau prodige du foot français. Né à Londres d'un père nigérian et d'une mère franco-algérienne, Michael Olise a longtemps été courtisé mais a fini par donner sa préférence à l'équipe de France, lui qui a grandit en admirant les attaquants de légende de Premier League comme Nicolas Anelka.

L'appel de Thierry Henry aura finalement été le bon, le jeune joueur et son coach partageant ce même respect et cette passion pour le maillot bleu.

« Cette envie d'avoir voulu jouer pour l'équipe de France, j'en ai des frissons rien qu’en en parlant. Quand il nous a montré ce désir, on était pourtant en plein doute sur le fait que son club le libère pour les JO », a déclaré Thierry Henry en marge de la finale. « Il aurait pu aller à l'Euro avec l'Angleterre. Mais il a préféré jouer avec la France plutôt qu'avec l'Angleterre. Pourquoi ? Parce que c'est son rêve et qu'à un moment, quand quelqu'un a un rêve, vous pouvez lui mettre n'importe quoi devant les yeux, il va y arriver. J'ai un énorme respect pour ça ».

A la hauteur du rendez-vous

Son choix l'a ainsi propulsé au sommet de la scène olympique pour ce qui devait lancer l'été le plus important de son début de carrière. En pleine préparation, le 7 juillet, son transfert de Crystal Palace au Bayern Munich pour 60 millions d'euros a été officialisé, en faisant l'un des joueurs à suivre du tournoi.

Michael Olise a donné le ton dès les trois matchs amicaux avec une première passe décisive sur le premier but des Bleuets face au Paraguay (4-1), signé Jean-Philippe Mateta, puis un doublé en cinq minutes face à la République Dominicaine (7-0), et le but du 1-1 face au Japon.

Il a très vite confirmé ensuite, avec une première grosse prestation face à Team USA, ponctuée d'une passe décisive pour l'ouverture du score d'Alexandre Lacazette, puis d'un petit bijou de frappe enroulée du gauche, de l'extérieur de la surface pour le but du 2-0. Son centre parfait pour Killiann Sildillia a ensuite permis aux Bleus d'enchaîner avec un succès 1-0 primordial face à la Guinée pour se qualifier en quarts face à l'Argentine.

Un avenir radieux

Le niveau de l'opposition s'est élevé ensuite, mais Michael Olise a encore répondu présent, délivrant le centre décisif pour la tête de Jean-Philippe Mateta sur corner pour le seul but du match face aux Argentins. Puis face à l'Egypte en demie, dans l'adversité après l'ouverture du score égyptienne, c'est lui qui a de nouveau eu la lucidité pour faire le raid libérateur avant un service parfait pour le but de l'égalisation de Jean-Philippe Mateta, à la 82e minute. En prolongation, il s'est également illustré en étant à l'origine du doublé de Mateta, puis en marquant le but du 3-1 pour assurer la qualification en finale.

Sa cinquième et dernière passe décisive pour Maghnes Akliouche n'aura pas suffi pour triompher de la Rojita en finale. Avec son style percutant, sa lucidité et son culot dans la zone de vérité, le nouveau joueur bavarrois de 22 ans aura tout de même éclaboussé cette campagne olympique de tout son talent, aux côtés d'autres joueurs comme Jean-Philippe Mateta, avec qui il a noué une solide entente devant au fil des rencontres. De quoi lui promettre un bel avenir, à condition de confirmer en club au plus haut niveau européen.

« Personnellement je ne suis pas trop surpris, par ce qu'il a fait et ce qu'il est en train de faire. Il a d'énormes qualités et vous n'avez encore rien vu. C'est ce que je pense, ce n'est que le début. Je l'espère pour lui. On ne va pas lui porter la poisse mais ça n'arrive pas souvent d'avoir des joueurs comme ça », a conclu Thierry Henry.