Maroc : un nouveau projet pour un objectif de taille au Qatar
Focus sur la sélection du Maroc, qui se lance un défi de taille en ayant changé de sélectionneur à quelques mois du Mondial 2022.
Nous y sommes presque. Après plus de quatre ans d’attente, le Mondial va enfin ouvrir ses portes avec cette édition 2022 au Qatar. Cet hiver, pas moins de trente-deux nations participeront au tournoi pour conquérir la planète, comme l’a fait l’Equipe de France en 2018.
Parmi ces nations, le Maroc, qui avait déjà participé à la précédente édition en Russie mais dont le parcours avait alors été des plus compliqués. Pour sixième participation à une Coupe du Monde, ce pays du Maghreb s’est lancé un défi de taille en changeant de sélectionneur en plein été. Exit le technicien bosnien Vahid Halilhodžić, qui commence à être habitué à devoir regarder le Mondial depuis chez lui après avoir qualifié une sélection.
Désormais, c’est le franco-marocain Walid Regragui qui se trouve à la tête de la 22e nation du classement FIFA. La mission de celui qui a réalisé une excellente saison avec le Wydad Casablanca sera de réaliser un parcours similaire à celui de 1986, lorsque les Lions de l’Atlas avaient atteints les huitièmes de finale. Arrivé en poste à la fin du mois d’août, Walid Regragui n’a pu disputer que deux matchs (amicaux) avec le Maroc. Ils se sont soldés par une victoire face au Chili et un nul contre le Paraguay.
La qualification : un sans-faute malgré la CAN
En Afrique, la phase de qualification à la Coupe du Monde est sans doute l’une des plus relevées car seulement cinq pays peuvent prétendre à un ticket, sur cinquante-quatre nations engagées au total. Ce n’est donc pas Walid Regragui qui s’était chargé de valider une place marocaine mais bien Vahid Halilhodžić. L’ancien sélectionneur et ses manières rudes ont réussi un parcours des plus admirables avec une invincibilité impressionnante dans son Groupe I des éliminatoires. Aucune équipe n’a été en mesure de rivaliser avec les Lions de l’Atlas.
Lors des barrages permettant d’accéder définitivement à la Coupe du Monde, le Maroc a hérité de la République Démocratique du Congo. Cette dernière nation a bien failli leur compliquer la tâche, alors qu’elle a obtenu le match nul chez elle. Le Maroc voulait peut-être valider sa présence de la plus belle des manières puisque c’est à domicile qu’elle s’est imposée par un joli quatre buts à un. Après la Côte d’Ivoire et le Japon par le passé, Vahid Halilhodžić qualifiait sa troisième nation au Mondial avant d’en être évincé. Car avant de valider la place marocaine au Qatar, ses joueurs se sont inclinés en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), en janvier dernier, lors d’une séance de pénaltys contre l’Egypte. Mais ce sont peut-être aussi ses méthodes qui l’ont écarté du Mondial.
L’effectif : le changement de sélectionneur ramène des stars
En raison de ses sauts d’humour ou peut-être de ses incompatibilités à prendre du recul avec certains joueurs, Vahid Halilhodžić s’était brouillé avec plusieurs d’entre eux. Il convient notamment de citer le cas Hakim Ziyech. Le milieu de terrain de 29 ans, évoluant désormais à Chelsea, claquait la porte de sa sélection nationale en février dernier. En conflit ouvert avec le coach bosnien, il refusait désormais de retourner avec les Lions de l’Atlas. Du moins, jusqu’à ce que Walid Regragui en prenne les commandes. Ce dernier avait appelé Hakim Ziyech et la discussion avait débouché sur un changement d’opinion de la star. « Ce serait illégal de ne pas emmener un joueur comme lui à la Coupe du monde », avait expliqué le nouveau sélectionneur. « Je suis très content d'être de retour après beaucoup de problèmes et de troubles. Je suis prêt à aider l'équipe », avait répondu Hakim Ziyech.
En plus de Hakim Ziyech, qui peut se montrer décisif dès lors qu’il est dans un environnement de confiance, plusieurs autres joueurs pourraient faire leur retour maintenant que le changement de sélectionneur a été fait. Alors que l’arrière droit Noussair Mazraoui (Bayern de Munich) avait fini par se réconcilier avec Vahid Halilhodžić au printemps dernier, c’est l’ailier Younès Belhanda (Adana Demirspor) qui avait accepté sa convocation en septembre. Au même titre qu’Amine Harit (Olympique de Marseille).
En dehors des problèmes comportementaux, il faut également rappeler que le Maroc peut compter sur des éléments importants tels que le latéral Achraf Hakimi (Paris Saint-Germain), le gardien Yassine Bounou (Séville FC) ou encore un autre sévillan, l’attaquant Youssef En-Nesyri. Evoluant également en Liga espagnole, le jeune Adbessamad Ezzalzouli (Osasuna) est incertain pour le Mondial alors que sa présence apporterait un grand bol d’air frais.
Le groupe : Belges, Croates mais aussi Canadiens, des adversaires motivés
Le tirage au sort de ce Mondial 2022 a emmené les Lions de l’Atlas dans un Groupe F intéressant. Il y a premièrement deux outsiders qui n’ont d’autres objectifs que d’écraser le groupe pour se frotter le plus rapidement possible à la phase éliminatoire. Le premier d’entre eux n’est autre que la Belgique. Emmenée par Kevin de Bruyne, cette dernière n’a pas pu faire mieux qu’un quart de finale lors de l’Euro 2021 et reste encore marquée par son parcours lors du Mondial en Russie. La demi-finale perdue face à la France a laissé un souvenir impérissable. Il ne faut pas non plus oublier la Croatie, le finaliste en titre. La sélection surprise de 2018 est toujours aux ordres du même Zlatko Dalić et bien qu’on donne ses joueurs pour fatigués, ils ont su continuer à surprendre lors des matchs de juin dernier. Le Danemark et même la France avaient tous les deux été vaincus sur le score d’un but à zéro.
Enfin, le parcours du Maroc pendant les éliminatoires rappellent celui de son troisième adversaire, le Canada. Pour faire simple, cette nation n’a perdu que deux matchs des éliminatoires pour la Coupe du Monde depuis mars 2021. On notera notamment deux belles victoires à domicile contre le Mexique (2-1) et les Etats-Unis (2-0). Tout cela a grandement contribué à faire du Canada l’un des favoris de la section CONCACAF, dont il a terminé en première place. Les Lions de l’Atlas auront donc fort à faire face à cette sélection nord-américaine, qu’ils affronteront lors du dernier match (1er novembre). Avant cela, il y aura un premier test important contre la Croatie (23 novembre) puis face à la Belgique (27 novembre).