Football : Paolo Maldini espère une révolution dans la formation
Dans le Podcast AKOS, la légende de l’AC Milan aimerait que l'accent soit davantage mis sur la technique plutôt que la tactique chez les jeunes joueurs.
Le match de l’Italie contre l’Espagne à l’Euro 2024, a réveillé un débat profond sur l’état du football italien. Comment expliquer la différence abyssale vue entre les deux équipes ? De nombreuses voix se sont alors élevées pour pointer le problème de la formation des jeunes joueurs italiens, cette obsession tactique des entraîneurs transalpins, sacrifiant sur cet autel la technique qui sous-tend le jeu.
Un constat limpide
Dans le podcast AKOS, où les anciens joueurs évoquent leurs souvenirs de carrière, Paolo Maldini a dressé un constat similaire, jugeant qu’il fallait revoir les priorités. "Ils (les jeunes) doivent développer la technique, la capacité à faire des choix, ne pas se laisser endoctriner par des entraîneurs qui sont beaucoup moins visionnaires que des garçons qui ont un talent qu’ils n’ont peut-être jamais eu. Par conséquent, je préparerais les garçons à un autre type de football, absolument pas tactique, parce que les tactiques évoluent toujours avec le temps, et plus on avance, plus c’est rapide. Par conséquent, vous les préparez probablement à quelque chose qui sera déjà vieux lorsqu’ils arriveront en équipe première. En revanche, certains principes techniques resteront toujours d’actualité. Le travail physique est également devenu important et il faut préparer les garçons à la compétition avec des hommes", expose l’ancien défenseur, qui révèle à cette occasion n’avoir jamais mis les pieds à la salle avant ses 30 ans. Une chose qu’il regrette car il a connu, selon lui, ensuite ses meilleures années sur le plan physique.
L’exemple rossonero
Pour appuyer son propos, la légende de l’AC Milan, qui fête aujourd’hui ses 56 ans, s’est appuyé sur son propre exemple et celui du club lombard où il a joué de 1985 à 2009. "Dans certaines équipes, dont l'AC Milan, les années de formation étaient axées sur l'acquisition de compétences techniques, c'est-à-dire qu'on essayait de faire beaucoup de technique, très peu de tactique, puis de développer certaines situations rencontrées sur le terrain. J'ai commencé à jouer en tant qu'ailier droit et ailier gauche, puis plus tard, vers l'âge de 14 ans, j'ai été relégué au poste d'arrière droit. Pratiquement toute ma jeunesse en Primavera s'est déroulée au poste d'arrière droit. Je pense que c'est un schéma qui fonctionne encore aujourd'hui, même si l'on a tendance à donner des notions plus tactiques à des garçons qui ont vraiment besoin de développer autre chose", estime-t-il.
Dans le débat entre tactique et technique, le Milanais a donc choisi son camp, persuadé que la technique doit être travaillée dès le plus jeune âge et être peaufinée telle des gammes tout au long de sa carrière. Une base indispensable avant d’apprendre les subtilités de la tactique, discipline assimilable par la suite. Une réflexion qui rejoint celle menée par Lionel Messi. Récemment, l’Argentin avait regretté l’omniprésence de la tactique et le peu d’espace laissé à la spontanéité et au jeu chez les enfants.