Luis Rubiales ne s’en tirera pas à si bon compte. Le ministère public de l’Audience nationale a annoncé, ce jeudi 6 mars, faire appel du jugement rendu fin février dans l’affaire Jennifer Hermoso, joueuse qu’il avait embrassée sans son consentement lors de la remise des médailles de la finale de la Coupe du monde féminine en 2023.

Dans sa demande de renvoi, le substitut du procureur, Marta Durántez, réclame l’annulation des peines infligées à l’ancien président de la Fédération espagnole de football (RFEF) ainsi que des co-accusés à savoir l’ancien sélectionneur de l’équipe féminine d’Espagne Jorge Vilda, aujourd’hui à la tête de la sélection marocaine, et deux anciens cadres de la RFEF Albert Luque et Rubén Rivera. La magistrate exhorte l’ouverture d’un nouveau procès où le nouveau juge pourra prendre en compte des preuves "indûment niées" et poser les questions considérées "indûment irrecevables" par le juge pénal central de l'Audience nationale, José Manuel Fernández-Prieto.

Un écart avec les réquisitions

Le Ministère publique entend ainsi alourdir la peine des accusés. En effet, ce dernier avait requis un an de prison pour le chef d’accusation d’agression sexuelle et un an et demi au motif de la coercition, soit un total de 2 ans et demi de prison, obligeant Luis Rubiales à effectuer un séjour derrière les barreaux. En Espagne, le juge ou le tribunal peut suspendre l’exécution de peine de prison de moins de deux ans d’enfermement. Un réquisitoire qui n’avait pas été suivi par le juge. Ce dernier avait seulement infligé une amende de 10 800 euros à l’ancien dirigeant espagnol, par ailleurs interdit d’approcher sa victime à moins de 200 m pendant un an. Dans le même temps, les autres accusés avaient été relaxés.

Un verdict jugé insuffisant et qui devrait donc conduire tous les protagonistes à se retrouver prochainement pour une nouvelle audience. Luis Rubiales n’en a donc pas fini, loin de là, avec la justice espagnole.