NBA : Steven Adams, la star de l’ombre
En progression constante depuis son entrée en NBA, le massif pivot néo-zélandais est devenu, dans un style de plus en plus rare, un membre imminent de la franchise du Thunder.
Rarement un joueur aura rempli avec autant de bravoure la définition du role player. Mais à 24 ans, Steven Adams est peut-être un peu plus que cela. Dans une Ligue qui fait la part belle aux intérieurs fuyants, le Kiwi amène sa force et une notion de dur au mal qui se perd dans la NBA d’aujourd’hui. Avec lui, pas de show comme Joel Embiid ni de tirs longue distance façon Kristaps Porzingis, encore moins de crossovers à la DeMarcus Cousins ou de passes laser à la Nikola Jokic.
Non, avec Steven Adams, il n’y a pas de chichis. Du haut de ses 2,13 m et aidé par ses 115 kgs, le numéro 12 d’Oklahoma City en impose dans la raquette. 12, comme sa place à draft 2013, dans une cuvée loin de laisser un souvenir mémorable aux fans de la balle orange puisqu’elle comporte entre autres les noms d’Anthony Bennett (pick 1), Cody Zeller (pick 4), Alex Len (pick 5) ou encore Ben McLemore (pick 7).
« Si on respecte le basket, on respecte Steven Adams »
Mais OKC et son GM Sam Presti peuvent aujourd’hui se frotter les mains d’avoir pris le pari de miser sur Steven Adams. Débarqué dans l’Oklahoma dans un certain anonymat après une seule année en NCAA du côté de la petite fac de Pittsburgh, Adams a très vite pris le pli et compris qu’il lui faudrait lutter avec force chaque soir pour se faire une place en NBA. Bingo, le combat, il connaît. Il adore ça même. Et son impact chaque soir dans la peinture fait un bien fou à son équipe. Le Néo-Zélandais serait-il le MVP des coéquipiers ?
« Il est extraordinaire ! Je ne connais pas une seule équipe en NBA qui n’a pas besoin de Steven Adams. On le met aux Warriors, Golden State est sûr d’être champion. Aux Cavaliers, même chose. Je pense qu’il peut devenir All-Star. Il le mériterait. Si on respecte le basket, on respecte Steven Adams », soutient notre consultant Jacques Monclar, admiratif du travail de sape du pivot au quotidien sur les parquets.
De là à en faire un futur All-Star ? Pourquoi pas. Avec 14 points et plus de 9 rebonds de moyenne, l’intérieur, cadet d’une fratrie de 18 enfants (!) et frère de Valerie Adams, double championne olympique du lancer de poids, pourrait postuler à une place pour le match des étoiles prochainement. A Oklahoma City, il a en tout cas conquis l’ensemble du staff depuis bien longtemps et pour sa cinquième saison professionnelle, il n’a jamais été autant utilisé sur le terrain.
Un guerrier au corps d’acier
Depuis ses débuts chez les pros en 2013, le Kiwi s’est taillé une sacrée réputation. Batailleur sous le cercle et féroce rebondeur, notamment dans le domaine offensif où il domine la Ligue avec plus de 5 prises par match, l’intérieur s’affirme aujourd’hui comme la troisième force d’Oklahoma City, devant un certain Carmelo Anthony.
« S’il y a un Big Three au Thunder, c’est bien Westbrook - George - Adams. Il est l'un des joueurs les plus sous-cotés de la Ligue. Il a une connexion naturelle avec Russell Westbrook. Ce n’est pas un joueur d’isolation mais il apporte énormément sur le rebond offensif, le jeu de transition, les écrans. Il prend des appuis très larges ! Au moment de la pause d’écran, il doit dépasser le mètre sur la largeur. Il a la notion de combat et une force physique terrible. Au contact, quand il pose un écran, ça ne doit pas faire du bien. Et j’en ai pris quelques-uns dans la gueule (sic), des gros comme cela dans ma vie. A mon avis, Adams, il ne m’aurait pas fait revenir », témoigne Jacques Monclar.
Parmi les meilleurs dans de nombreuses statistiques « de l’ombre » (voir plus bas), Steven Adams est finalement un All-Star du sale boulot. Forcément, avec un athlète pareil dans son effectif, le Thunder a toutes les chances de faire peur en Playoffs. Et si la perte d’Andre Roberson amoindrit considérablement les chances de titre d’OKC, la franchise peut compter sur son guerrier maori pour faire du dégât au printemps.