Gros scandale en Turquie, deux Lions Indomptables dans le viseur
De forts soupçons de corruption secouent le football turc, avec au centre des accusations deux joueurs camerounais qui évoluaient en Süper Lig lors de la saison écoulée.
Les débuts de l'équipe nationale au Championnats d'Europe 2020 n'ont pas éclipsé le scandale qui secoue depuis plusieurs jours le football turc, et avec lui deux internationaux camerounais, le défenseur Jean-Claude Billong, 27 ans, et l'attaquant Vincent Aboubakar, de deux ans son aîné. Les faits incriminés remontent au samedi 1er mai dernier.
Ce jour-là, Besiktas réussit un carton inédit cette saison face à Hatayspor (7-0) et s'envole en tête du classement de la Süper Lig. C'est pourtant à la différence de buts que les Stambouliotes remporteront le titre, le seizième de leur histoire, aux dépens de leur rival local et ennemi juré de Galatasaray.
Un arrangement entre Camerounais ?
Auteur d'une prestation catastrophique lors de cette déculottée et remplacé dès la pause alors que son équipe avait déjà encaissé cinq buts, le défenseur central d'Hatayspor Jean-Claude Billong se trouve depuis dans le viseur des médias turcs et des supporters des clubs adverses, Galatasaray et Fenerbahçe en tête, tout comme Vincent Aboubakar, indisponible ce jour-là en raison d'une blessure à la cuisse.
Selon les informations publiées, la rencontre entre Besiktas et Hatayspor aurait été au au cœur d'un marchandage entre les deux compatriotes : Aboubakar aurait promis d'intercéder en la faveur de Billong auprès du staff des Lions Indomptables, en échange de largesses lors de la rencontre Besiktas-Hatayspor du 1er mai, potentiellement cruciale pour le titre.
« Renvoyons le ! »
Des révélations d'autant plus troublantes que, depuis, Jean-Claude Billong a décroché sa première sélection en équipe nationale camerounaise, tandis que Vincent Aboubakar a anticipé la fin de son contrat à Besiktas pour poser ses valises en Arabie Saoudite, à Al-Nasr Ryad. Il est certain que Billong, dont le contrat avec Hatayspor courait jusqu'en juin 2022, ne remettra pas les pieds en Turquie, a confié à Football365 Afrique une source proche du joueur, objet de menaces de mort depuis une dizaine de jours.
Le président d'Hatayspor, Nihat Tazearslan, n'a lui-même laissé planer aucun doute. « Je ne veux pas qu’un joueur comme celui-là reste dans mon équipe. J’ai déjà dit au directeur sportif et à l’entraîneur : 'Renvoyons-le !' », a déclaré le dirigeant aux médias. Une rupture anticipée de contrat, voire un licenciement pour faute grave, pendent au nez du natif de Mantes-la-Jolie, qui pourrait tenter de rebondir dans le Golfe persique. Une enquête devrait être ouverte contre lui dans les prochains jours.