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Max Verstappen et les siens au ralenti : mais quel est le problème de Red Bull ?
Avant le Grand Prix d'Italie à Monza dimanche, Red Bull et Max Verstappen ne tournent plus rond, sevrés de victoires depuis plus de deux mois.
Il y a les chiffres, implacables. Mais les mots, les regards puis les silences en disent parfois bien davantage. Dimanche dernier quelques minutes après le terme du Grand Prix des Pays-Bas, Charles Leclerc et Max Verstappen échangent en attendant le vainqueur du jour, Lando Norris. "A quelle distance tu étais ?" demande le Monégasque de Ferrari. "20 secondes ou quelque chose comme cela" répond Verstappen, avant de soupirer "Ouais…", quand son adversaire écarquille les yeux, lève les sourcils, puis se frotte le visage.
Dans son fief de Zandvoort, "Super Max" n'a pas seulement été battu, il a été écrasé par Norris et sa McLaren, dans des proportions comme il n'a plus subi à la régulière depuis sa prise de pouvoir sur la F1. Le signe d'un nouvel ordre installé cet été dans le paddock, et du net recul d'une Red Bull plus intouchable.
Le cavalier seul du triple champion du monde en titre, vainqueur de sept des dix premiers Grands Prix semble désormais de l'histoire ancienne. Depuis cette dixième course en Espagne, ni Verstappen, ni Red Bull ne sont montés sur la première marche du podium. Cinq courses de rang sans victoire, du jamais-vu pour le Néerlandais depuis 2020, sa dernière saison sans être couronné champion. Le changement est radical un an après n'avoir laissé que trois Grands Prix à la concurrence sur l'ensemble de 2023.
De l'hégémonie à la frustration
Dès la Catalogne déjà, Max Verstappen avait pourtant tiré la sonnette d'alarme, dominé en qualification par Lando Norris, avant de l'emporter, mais avec seulement deux secondes d'avance sur le Britannique. Derrière, les deux Mercedes de Lewis Hamilton et George Russell et la Ferrari de Charles Leclerc s'étaient hissées à moins de 23 secondes, l'écart avec lequel Verstappen avait devancé son dauphin, Sergio Pérez lors du premier Grand Prix de l'exercice 2024.
"On pourrait dire 'oui, c'est normal', je ne pense pas que ça le soit", estimait le pilote Red Bull après son succès en Espagne. "Je pourrais aussi dire 'On a gagné en Espagne alors tout va bien'. Mais je ne vois pas les choses ainsi. Nous devons continuer de travailler dur. Si on pense que c'est normal, les autres vont nous passer devant."
Max Verstappen avait vu juste dans sa prophétie, dès le week-end suivant, en Autriche, un premier crime de lèse-majesté sur les terres de Red Bull. Poussé dans ses retranchements par les attaques répétées de Norris, il avait fini par s'envoyer lui et son rival dans le décor, offrant la victoire sur un plateau à George Russell. Les nouvelles menaces étaient toutes désignées, et Red Bull n'a pas su les endiguer.
Lando Norris, nouvel homme fort
Les monoplaces de Milton Keynes ont bien tenté de corriger le tir, en apportant de nouvelles améliorations en Hongrie pour la 13e manche de la saison. Le pari a été perdu dans les grandes largeurs avec les deux McLaren loin devant, quand Max Verstappen perdait ses nerfs et des points (finalement cinquième) en percutant Lewis Hamilton en fin de course. "Ce n'était pas le cas lors des premières courses, mais quelque chose sur la voiture l'a rendue plus difficile à piloter" a admis le Néerlandais dimanche dernier. "Il est très difficile de déterminer d'où cela vient pour le moment. Et cela nuit, bien sûr, à nos performances sur un tour, mais aussi sur les longs relais."
Tout l'inverse de McLaren, devenue la monoplace de référence. L'écurie anglaise, partie de loin en début de saison (plus d'une seconde de débours par tour lors du premier Grand Prix), a rattrapé son retard par des modifications d'ampleur sur le plan aérodynamique. La première salve d'améliorations, à Miami, pour le sixième Grand Prix avait offert à Lando Norris son premier succès en F1. La deuxième couche, le week-end passé aux Pays-Bas a transformé sa seconde victoire en marche triomphale.
Les championnats relancés ?
Norris ne s'en cache pas, jouer le titre pilotes est son objectif dès cette saison. Son retard au classement reste conséquent, avec 70 points à rattraper à Max Verstappen. Le pilote Red Bull a de quoi voir venir : même si Norris l'emportait devant le tenant du titre lors des neuf courses et des trois sprints de la saison, il terminerait quatre points derrière (hors point du meilleur tour). Mais cette nouvelle hiérarchie fragilise la position de leader du Néerlandais et de son écurie. Le droit à l'erreur et à l'abandon se fait plus mince. Au classement constructeurs, la menace est encore plus réelle.
Red Bull ne compte plus que 30 points d'avance sur McLaren, lancé dans une remontée météorique. Outre le duel à distance Verstappen - Norris, Oscar Piastri dans l'autre voiture "papaye" a elle aussi considérablement augmenté son niveau de performance. L'Australien est même le pilote qui compte le plus de points inscrits au cumulé des cinq dernières courses, devant Lewis Hamilton (92 contre 84), alors que Verstappen et Norris se neutralisent (76 et 75), en grande partie à cause de l'abandon du Britannique en Autriche après sa collision avec son adversaire pour la couronne mondiale. Dans le même temps, Sergio Pérez est comme depuis le début de saison aux abonnés absents avec l'autre Red Bull (28 points en cinq courses, 7e au classement pilotes).
"Les dernières courses n'ont pas été fantastiques au point que dans un sens, elles étaient déjà un peu alarmantes", a déploré Max Verstappen après sa deuxième place à Zandvoort. "Mais nous savons que nous n'avons pas à paniquer. Nous essayons simplement d'améliorer la situation." La réaction se doit d'être rapide. Ferrari apporte ce week-end devant son public de Monza ses améliorations attendues depuis plusieurs semaines. Quant à McLaren, son directeur d'écurie Andrea Stella a déjà prévenu. "La configuration actuelle de la voiture est probablement insuffisante en termes de performance pour être la meilleure à chaque course, c'est pourquoi nous avons prévu d'apporter plus de mises à jour avant la fin de la saison."