Lionel Messi n’est jamais aussi à l’aise que ballon au pied. Un langage qu’il maîtrise à la perfection et qu’il n’a eu de cesse de perfectionner tout au long de sa vie. Alors qu’il fête aujourd’hui ses 37 ans, l’Argentin s’est prêté à l’exercice pas toujours simple de l’interview. Un entretien réalisé pour la chaîne YouTube Clank! qui sera publié demain mais dont des extraits ont déjà commencé à filtrer.

L’apport de Guardiola

Dans l’un d’entre eux, l’ancien du FC Barcelone a accepté de partager sa vision du football. Une vision qui a beaucoup évolué, notamment au contact de Pep Guardiola. "Je ne prêtais pas beaucoup attention à la tactique et avec Guardiola, j’ai beaucoup appris. J’ai commencé à mieux comprendre le jeu, les espaces, la possession du ballon et la gestion du jeu avec le ballon", a expliqué l’Argentin, reconnaissant. Entre 2008 et 2012, ce dernier a connu une énorme évolution sous les ordres de l’ancien maître à jouer de Johan Cruyff.

Cantonné à l’aile droite, il a été repositionné en faux avant-centre pour le rapprocher du cœur du jeu et nourrir la relation technique avec Xavi et Iniesta. Une position qui lui a ouvert aussi d’autres perspectives offensives et révéler ses qualités de passeur et d’animateur.

Une spontanéité à conserver

Une ouverture sur le jeu salutaire dont il se nourrit encore aujourd’hui au crépuscule de son immense carrière. S’il a évolué en 20 ans sur les terrains, il a aussi constaté que le jeu s’était modifié, notamment en raison des succès du Barça de Guardiola et des succès de l’Espagne. Une évolution qu’il n’apprécie pas vraiment. "Le football a beaucoup évolué et aujourd'hui, tout est très tactique, trop tactique... Aujourd'hui, n'importe quelle équipe avec deux lignes de quatre, avec cinq en défense, organisée et bien travaillée, vous complique la tâche. Dans le passé, il y avait beaucoup plus d'espace. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus tactique et physique", regrette-t-il.

Une dérive qu’il a constaté aussi chez les jeunes. "On a commencé à dire aux enfants de 6-7 ans qu’ils devaient jouer en deux touches de balle, rapidement", dit-il. Pas vraiment l’idée qu’il se fait du jeu que devrait être resté le plus longtemps possible le football. "Je pense qu'à cet âge, ce qui m'est arrivé doit se produire un peu... Nous ne devons pas non plus priver les enfants de leur spontanéité", appelle ce père de trois garçons.

Cette joie, Lionel Messi tente encore de la cultiver en profitant de chaque instant pour sa dernière Copa América aux Etats-Unis. Décisif face au Canada vendredi dernier (2-0), il aura encore un rôle central contre le Chili, dans la nuit de mardi à mercredi, tant sur le plan tactique que technique.