Euro 2024 : la Turquie et les Pays-Bas sous pression
Les deux dernières places pour les quarts de finale de l'Euro 2024 se décident aujourd'hui avec Pays-Bas – Roumanie puis Autriche – Turquie.
Le tableau des quart de finale est désormais complet à 75% après les succès de la France et du Portugal hier, tandis que les deux autres chocs opposeront l'Allemagne à l'Espagne et l'Angleterre à la Suisse.
Les deux derniers huitièmes de finale vont livrer leur verdict aujourd'hui avec un duel opposant les Pays-Bas à la Roumanie, puis le face-à-face entre l'Autriche et la Turquie, deux matchs qui, comme la veille, s'annoncent pour le moins indécis.
Sur le papier, et au regard de leur expérience dans la compétition, les Pays-Bas et la Turquie semblent mieux armés. Mais l'Autriche a été l'une des révélations de la phase de groupes, tandis que la Roumanie reste une sélection toujours difficile à manœuvrer.
Les Pays-Bas doivent hausser le ton
Vainqueurs face à la Pologne pour débuter leur tournoi, les Pays-Bas ont ensuite enchaîné deux gros tests par deux contre-performances, face à la France (0-0) puis en s'inclinant face à l'Autriche au terme d'un match fou, pour terminer péniblement à la troisième place. Ce troisième test consécutif face à la Roumanie ne laissera quant à lui pas de place à l'erreur.
Sur le papier, les Néerlandais restent l'équipe la mieux armée de ce carré, avec notamment la paire De Vrij-Van Dijk en défense centrale, les virevoltants Jeremie Frimpong et Cody Gakpo ou encore la paire Xavi Simons – Memphis Depay pour animer l'axe de l'attaque. Reste à structurer et exploiter un peu mieux tout ce talent.
Sous pression, les Hollandais se savent attendus et devront se montrer à la hauteur du rendez-vous. Dans les rangs de l'équipe de Ronald Koeman, l'heure reste à l'optimisme.
« On peut s'attendre à un match difficile. Il faudra se battre dans les moments durs. C'est ce que nous sommes prêts à faire », a déclaré Cody Gakpo. « Je pense que tout le monde dans notre équipe est impatient de jouer. On veut aussi montrer une réaction par rapport au dernier match, et montrer à quel point on peut être bon ».
En face, on peut compter sur la Roumanie pour être à l'affût de la moindre opportunité pour essayer de tirer son épingle du jeu. La sélection d'Edward Iordanescu fera office de parfaite équipe « piège », avec peu d'individualités qui sortent du lot, mais un collectif homogène, fidèle à son ADN et son histoire, qui ne refuse pas le jeu.
Les Roumains ont ainsi démarré leur Euro par un succès 3-0 devant l'Ukraine avec une frappe sublime dans la lucarne signée Nicolae Stanciu pour ouvrir le bal. Premiers de leur groupe après avoir arraché le nul 1-1 contre la Slovaquie pour compenser un revers 2-0 contre la Belgique, les coéquipiers de Radu Dragusin ont ici l'occasion d'envoyer la Roumanie en quart pour seulement la deuxième fois de son histoire. De quoi motiver tout un groupe devant ce nouveau défi de taille.
L'Autriche au révélateur turc
La Turquie a été malmenée lors de la phase de groupes après une entrée en matière maîtrisée face à la Géorgie (3-1). Battus 3-0 par le Portugal dans un match mal embarqué, les Turcs ont arraché leur deuxième place à la 94e minute face à la République Tchèque sur une contre-attaque foudroyante conclue par une frappe sèche de Cenk Tosun (2-1).
La lutte a été rude, mais la sélection coachée par Vincenzo Montella est toujours debout. Au-delà de ses têtes d'affiche renommées comme Hakan Çalhanoğlu de l'Inter Milan, Arda Güler du Real Madrid ou encore Salih Özcan du Borussia Dortmund, il faudra aussi surveiller de près la pépite de la Juventus Kenan Yıldız, pressentie comme titulaire au poste d'ailier gauche.
De leur côté, les Autrichiens auront également de quoi se présenter la tête haute. La formule mise en place par Ralf Rangnick depuis deux ans porte ses fruits sur cet Euro. Le coach à l'origine du succès du RB Leipzig de 2015 à 2019 a su bâtir un collectif appliquant sa philosophie de jeu, basée sur le contre-pressing et la dimension athlétique.
Aux côtés du défenseur lensois Kevin Danso, le milieu de terrain Konrad Laimer, de l'incontournable capitaine Marcel Sabitzer ou encore du vétéran Marko Arnautovic, le « Zlatan autrichien » (1,92m), l'Autriche pourra compter sur bon nombre de soldats prêts à tous les sacrifices afin de poursuivre l'aventure.
« La Turquie va jouer avec passion, et nous aussi devons venir pour jouer avec notre énergie et notre cœur », a résumé Ralf Rangnick, sans doute conscient qu'à l'image des rencontres de la veille, le match se jouera sans doute sur des détails.